Une nouvelle vie pour les plastiques rigides

La petite entreprise achète et trie des objets usagers (bennes, conteneurs, caisses, pièces automobiles…). Puis elle les transforme par broyage, en copeaux ou granulés. Revendus, ces derniers retrouvent leur vie d’avant ou une nouvelle...

Stéphan Sarfati, l'ancien militaire s'est reconverti dans le recyclage des plastiques rigides.
Stéphan Sarfati, l'ancien militaire s'est reconverti dans le recyclage des plastiques rigides.

Stéphan Sarfati, un ancien militaire devenu chef d’entreprise, s’est reconverti dans le recyclage des plastiques rigides.

Stéphan Sarfati, 50 ans, dirige une petite entreprise de quatre salariés installée dans la zone de la Petite-Savate, à l’entrée ouest de Maubeuge. L’activité de recyclage de Sarplastic est assez facile à décrire : elle consiste à redonner une vie économique à des matières plastique rigides. La société rachète d’abord des bennes, poubelles, caisses, palettes, cageots et autres objets usés et à remplacer, ainsi que des pièces d’automobile ayant un défaut (pare-chocs). Puis, ces objets sont triés, lavés et broyés. Enfin, les petits copeaux, conditionnés, sont revendus pour servir de matière première. «Nous rachetons dans un rayon de 300 km. Nous avons environ 80 fournisseurs, des intercommunalités et collectivités à 80%, des entreprises, les secteurs de l’automobile, de la plasturgie, les collecteurs d’ordures… Nous revendons à une quinzaine de clients.»

En développement

Créée à Saultain en 2014, Sarplastic s’est installée à Maubeuge en 2016. «Nous sommes ainsi passés de 400 m2 à 4 000 m2, avec plus de surfaces extérieures de stockage. Aujourd’hui, nous avons deux lignes de broyage. La dernière, de fabrication allemande, a été mise en place au mois d’août : un investissement de 400 000 euros. Nous envisageons de passer de 500 tonnes traitées par an à 1 500 en 2020.»

Reconversion

Comment en est-il arrivé là ? Son parcours est, comme on dit, atypique. Stéphan Sarfati est originaire de Haute-Savoie. Après Saint-Cyr, il a entamé une carrière d’officier dans l’infanterie qui a duré 15 ans.

Intéressé par le commandement «à taille humaine», l’action «sur le terrain» et l’envie de changer, il a identifié le domaine des achats industriels comme pouvant répondre à ses attentes. «C’est un métier charnière, de contacts, complexe, impliquant des décisions rapides», dit-il.

Après une école de commerce pendant six mois (l’ESSEC) et un master, il a commencé, à 35 ans, une autre vie professionnelle : deux ans chez Vallourec, trois ans chez un équipementier automobile et quelques années ensuite dans une entreprise américaine touchant à la transformation des matières plastiques.

Ce parcours s’est terminé, en 2014, par un licenciement, mais, chemin faisant, Stéphan Sarfati a découvert l’intérêt du plastique recyclé. L’idée de l’entreprise était prête : «Quand elles sont bien triées, les matières plastiques se recyclent indéfiniment…»

Concurrence

Si l’activité a l’air simple, Stéphan Sarfati reconnaît qu’il y a de la concurrence, ce qui implique de nouer de solides partenariats et d’être vigilant sur l’évolution du prix des matières vierges ou recyclées et sur la qualité des traitements à mettre en œuvre. Confiant, il vient d’investir et prévoit donc une montée en puissance de l’entreprise. «Le chiffre d’affaires devrait être de 500 000 euros cette année et on devrait le doubler dans les trois ans.»