Une nouvelle formation fait son entrée au lycée André-Malraux

Nombre de représentants du monde de l’expertise-comptable, du commissariat aux comptes, de l’Education nationale, de l’orientation et du recrutement étaient présents au lancement du nouveau cursus qui s’est tenu le 22 mars dernier à la Chambre de Commerces et d’Industrie d’Artois à Béthune. Le DCG, niveau licence, est déjà au programme du lycée béthunois. Cependant, le DSCG, déjà proposé au sein de deux établissements publics basés à Boulogne-sur-Mer et Lille, fera ainsi son entrée en septembre prochain. C’est une première sur le territoire de Béthune et ses communes environnantes. Une aubaine pour les étudiants qui pourront ainsi poursuivre leur cursus pendant deux années supplémentaires et correspondre au profil actuellement recherché sur le marché du travail.

Manque crucial. Pascal Lainé, professeur agrégé en classe préparatoire en DSG depuis plus d’un an au Lycée André-Malraux est à l’initiative de ce projet. «En tant qu’enseignant en relation professionnelle, j’ai constaté sur le terrain que l’absence du DSCG était un manque crucial pour toute la profession. Les cabinets d’expertise comptable ont beaucoup de difficultés à trouver des collaborateurs avec un certain niveau de compétences techniques pour se développer et des profils capables de s’intégrer dans un environnement financier qui se complexifie», précise-t-il. La formation est un regroupement de matières du DSG avec 66 heures de formations théoriques par an. Elle tire surtout sa force de l’apprentissage. A la différence d’autres établissements publics et privés, la filière se démarque par un planning adapté au besoin de la profession. «Le calendrier a été parfaitement pensé puisque les étudiants pourront désormais se consacrer entièrement à leur stage pendant la période fiscale», affirme Marie Lelieur, élue au Conseil régional de l’ordre des Experts-Comptables.

Une Valeur ajoutée. Reconnu par la profession, ce diplôme ouvert à tous est complexe à obtenir. «Le stage final qui se déroule sur trois ans est autorisé avec un DSCG incomplet. Mais à partir du moment où le stage est commencé, les étudiants ont deux ans pour obtenir le diplôme, sinon leur stage est suspendu et ils doivent le recommencer intégralement», explique Pascal Lainé. Le DSCG est pourtant un passage obligé pour les jeunes qui souhaitent s’orienter vers les métiers de la finance : «La technicité comptable et financière, l’analyse de gestion, le contrôle et l’analyse du risque sont des fondamentaux. Mais il est nécessaire de faire preuve d’un bon niveau de communication. Les comptables s’ouvrent vers  les autres départements de l’entreprise. Ils vont au-delà d’un rôle réglementaire», confirme Stéphane Hatron du cabinet Hays Finance et Comptabilité. En outre, Marie Lelieur affirme : «Lors de la présentation du DSCG, j’ai apprécié  que Pascal Lainé appui sur l’importance du relationnel et de la communication, qui sont des notions primordiales dans notre domaine.»

Une profession d’avenir. Le marché du recrutement de la profession comptable et des commissaires aux comptes est toujours aussi dynamique. «Dans le Nord-Pas-de-Calais, le volume des recrutements reste stable entre 2011 et 2012, excepté sur les profils en payes où le volume des recrutements a presque doublé. 50% de nos recrutements portent sur des profils collaborateurs, l’autre moitié concerne des profils en payes, en management et des auditeurs», indique Ludovic Bessière, National Business Director chez Hays Finance et Comptabilité. En outre, une convention a été signée entre Hays Finance et Comptabilité et le lycée André-Malraux pour aider les futurs étudiants dans leur recherche « Ce projet rentre dans un investissement national  auprès des jeunes pour promouvoir les métiers du chiffre », précise le cabinet de recrutement. Par ailleurs, le cabinet d’expertise comptable A.E.C Fort et Associés d’Arras s’engage pour l’emploi avec une signature de la première promesse d’embauche. Les institutions professionnelles attachent donc beaucoup d’importance à l’attraction des jeunes vers ces métiers. « C’est un secteur d’avenir surtout que la profession est vieillissante, avec une moyenne  d’âge de 53 ans », précise le chef de projet DSCG, avant de conclure, le sourire aux lèvres  « Nous avons déjà quatorze inscrits, dont la plupart sont des futurs comptables issus de la 3^e année du DCG ». Un nombre prometteur qui dès lors assure une rentabilité pour l’organisme qui finance la formation.