Une nouvelle ère pour l’industrie ferroviaire
SIFER est le seul salon international de l’industrie ferroviaire à rassembler en France, l’ensemble d’une filière. Du 26 au 28 mars, les 400 exposants ont pu nouer des partenariats stratégiques au sein d’une région qui se hisse tout en haut de palmarès français, concernant ce secteur d’avenir.
Hébergeant en son sein, une centaine d’entreprises, dont les trois grands donneurs d’ordre, et forte de 10 000 salariés, la région Nord-Pas-de-Calais affiche fièrement son savoir-faire dans le domaine de l’industrie ferroviaire et ne vole donc pas sa première place française.
Mobilité et compétitivité. Afin de rester compétitif, le secteur ne doit pas s’écarter des notions de coopération et de mobilité qui représentent un véritable enjeu et la seule route vers le succès à l’international. «C’est un marché qui se mondialise. Pour maintenir leur activité et se développer, les entreprises doivent adopter une stratégie à l’export et collaborer», établit Héric Manusset, directeur général de l’Association des industries ferroviaires Nord-Pas-de-Calais (AIF). Et de poursuivre : «Aussi, il est important de créer un environnement économique et technique favorable. C’est l’ambition affichée par le Pôle d’excellence ferroviaire régional qui a été récemment créé.» En outre, l’innovation et la formation sont aussi au cœur de la stratégie régionale. «Ces points sont sur la feuille de route du nouveau Pôle qui doit être prochainement dévoilée» rappelle Gilles Kern, son président et directeur d’Alstom Petite-Forêt.
Etre le Toulouse du ferroviaire. Lors de l’inauguration de cette 8e édition du SIFER, Louis Nègre, président de la Fédération des industries ferroviaires (FIF), a évoqué l’importance de ce salon qui «constitue un moment privilégié pour échanger sur les grands enjeux du secteur, telle que la constitution d’une filière ferroviaire française structurée, performante, compétitive, pérenne et solidaire». Daniel Percheron, sénateur du Pas-de-Calais et président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, lance à son tour avec humour : «Une journée qui commence en saluant Guillaume Pépy n’est pas une journée comme les autres.» Il confirme que la région a un vrai rôle à jouer. «Nous souhaitons être le Toulouse du ferroviaire. Nous pensons qu’avec la densité de nos constructeurs et notre pôle de compétitivité, nous avons cette vocation. Par ailleurs sera bientôt construite dans la Sambre la première boucle d’essais ferroviaires consacrée aux infrastructures. Un canton où le chômage est l’un des plus forts de France. Cette ambition est bien au service du développement économique.»
“20 milliards d’euros, c’est bien, mais insuffisant“. Pour que cette filière tienne la route et se prépare à la sortie de crise, il faut « avoir un temps d’avance» indique Claude Gewerc, président du conseil régional de Picardie. Et l’appui incontestable de l’Etat : «Il faudra un gouvernement attentif à l’avenir de l’industrie, un choc de compétitivité… Par ailleurs, 20 milliards d’euros, c’est bien, mais insuffisant», soumet Daniel Percheron. Fréderic Cuvillier, ministre délégué en charge des Transports, a quant à lui rappelé l’importance d’une visibilité qui va de pair avec les quatre futurs grands projets constituant, par ailleurs, une aubaine pour les entreprises de la région. «Nous avons le Grand-Paris (23 milliards de perspectives d’aménagement), l’appel à projets des collectivités sur le transport urbain (450 millions d’euros), le TGV du futur pour 2018, et les moyens de mobilisation de financement pour le renouvellement des 3 milliards de TER. Des projets qui viendront garnir les carnets de commandes des industries. Il a fallu aussi dresser le paysage décisionnel de l’enjeu ferroviaire», confirme-t-il. Tout un programme qui affiche surtout la mobilisation des moyens. «Mais il faudra des contrats de projets qui règlent le rapport entre les Régions et les partenaires. Nous avons besoin de rationalité pour aller au bout de notre volonté», souligne Daniel Percheron.
Encadré :
Le Crepim : un laboratoire unique au nord de Paris
Le Crepim, Centre de recherche et d’études sur les procédés d’ignifugation des matériaux, basé à Bruay-la-Buissière depuis 1995, est unique au nord de Paris. Le laboratoire revient chaque année sur le salon. «Le SIFER est un rendez-vous important car nous rencontrons bon nombre de nos clients. Ce salon, à but commercial, contribue à notre développement. Le ferroviaire représente 40% de notre activité et c’est grâce à ce secteur que nous parvenons au top 5 des laboratoires d’essais de feu-fumée européens», explique Stéphane Boissel, responsable du pôle essais. «Nous avons obtenu notre première accréditation en 1999 et nous avons été reconnus par la SNCF et la RATP en 2003. Aussi, nous menons une étroite collaboration avec Alstom. » Avec 2 millions d’euros de chiffre d’affaires au total et porté par des projets autant publics que privés, le Crepim, membre de l’AIF, est représentatif du succès des industries ferroviaires régionales.