Une Nordiste se lance dans les maillots de bain made in France 

Cette période si particulière, qui dure depuis maintenant plus d’un an, a eu le mérite de déclencher des vocations, des prises de conscience. Elle a aussi permis à certains secteurs de connaître une redynamisation, avec le goût prononcé des Français pour le circuit court et le made in France. Une nouvelle appétence que Sara de Belloy, fondatrice des Pas Petits, a bien sentie.

C’est en plein confinement, en mars 2020, que la Nordiste décide de tout quitter pour se lancer dans une nouvelle aventure. «J’ai fait dix ans d’études de marketing agroalimentaire à l’étranger. J’ai toujours eu envie de créer. Quand ma fille est née, je ne trouvais pas de chaussons qui pouvaient lui convenir. Tout est donc parti d’un vrai besoin d’une maman pour ses enfants, se rappelle-t-elle. Je voulais vraiment la sensation de pied nu, qui est l’idéal pour les enfants jusqu’à 4 ans. J’avais une vraie intuition sur le besoin. Tout le monde m’a dit : «Vas-y fonce !».»

«Hyper fière que tout soit fait en France»

Partie d’une feuille blanche, l’autodidacte arrive à un chausson fabriqué dans deux entrepôts nordistes, dont un qui prône l’insertion par le travail, avec toujours un message fort sur l’impact environnemental. Le succès est tel que même les adultes demandent eux aussi leurs paires de chaussons "tout terrain".

Forte de cette première belle expérience, Sara de Belloy ne s’arrête pas là. «Étant donné que je propose des chaussons qui sont utilisables partout, notamment à la mer ou à la piscine, je me suis dit qu’il faudrait aussi faire des maillots de bain. J’avais envie d'une innovation pour cet été. L’idée, c’est de proposer un maillot de bain intemporel, basique, qu’on peut fabriquer en France avec du matériel noble.» Via un financement participatif, Sara de Belloy constate que la demande est bien présente, avec un objectif de 50 préventes largement atteint.

C’est ainsi qu’un maillot de bain universel dans le style pour les filles, les garçons et les femmes voit officiellement le jour. Avec encore une fois cette volonté de promouvoir les compétences des Hauts-de-France : «Je suis hyper fière de dire que tout est fait en France. Il y a du dynamisme dans le monde du textile dans la région. C’est super de pouvoir réactiver ces compétences un peu dormantes. On est très bien dans le Nord et en France pour le textile, et c’est important de valoriser le circuit court.» Les maillots de bain, confectionnés à Bordeaux, sont résistants aux UV et certifiés sans aucun produit chimique.

D'autres idées en tête

Une nouvelle aventure que Sara de Belloy continue de mener seule. Hébergée au Centre des textiles innovants à Tourcoing, l’idée de s’entourer d’une équipe est forcément présente : «J’adorerais avoir une équipe. Je cherche un apprenti en septembre et, à terme, si je pouvais créer une équipe de cinq ou six personnes, ce serait génial.» Si d’autres produits et idées sont déjà dans un coin de la tête, Sara de Belloy est sûre d’une chose : la ligne directrice sera toujours la même, avec la volonté de mettre en avant la région des Hauts-de-France.