Réciprocité : une Maison du réemploi sur le plateau de Haye

Une armée de radiateurs en fonte en provenance du chantier de réhabilitation de la caserne Thiry de Nancy attendent patiemment leur heure dans la zone de stockage de la Maison du réemploi d’équipements du bâtiment sur le plateau de Haye. Dans un local adjacent, une cohorte d’équipements sanitaires s’expose dans un alignement parfait. Dans l’atelier de remise en état, deux compères s’activent pour rénover une porte-fenêtre en provenance des différents chantiers de dépose et de remise en état opérée par l’association nancéienne Réciprocité. Plus loin, c’est une baignoire qui retrouve une seconde jeunesse grâce au travail de mains expertes. Depuis quelques mois, l’association d’insertion par l’activité économique pilote la Maison du réemploi d’équipements du bâtiment (MDR) situé dans les locaux de l’ancien centre commercial des Tamaris, «La belle vie», sur le plateau de Haye dans le quartier du Haut-du-Lièvre à Nancy. Une recyclerie version Bâtiment, soutenue notamment par la Métropole et l’OMh (Office métropolitaine de l’habitat) du Grand Nancy qui ont mis à disposition gratuitement les locaux de l’ancien centre commercial. «Nous avons répondu à un appel de l’OMh portant sur la réhabilitation des deux grandes barres sur le Plateau de Haye, dont un lot de dépose des équipements réemployables, réserver à l’insertion. Y aller était pour Réciprocité une marche à gravir. C’est l’engagement de l’équipe qui a rendu les choses possibles. Réciprocité s’est positionnée sur l’appel d’offre et a été retenue», assure Christian Rataux, le président de Réciprocité à l’occasion de l’inauguration de la MDR le 2 mars.

Vente aux pros et aux particuliers

1 500 robinetteries, 650 baignoires, 1 600 châssis PVC, 4 km de garde-corps, 800 WC, autant de lavabos, ou encore 1 000 boîtes aux lettres et 5 000 disjoncteurs sont déposés par les équipes de Réciprocité depuis le mois de juin dernier et pour une durée de chantier au total de quatre ans. «C’est un nouveau métier, les collaborateurs ont été formés au travail en sécurité, en particulier concernant l’amiante, puis formés en situation de travail aux méthodes de dépose, de manutention et de conditionnement», explique Jérémy Jacques, directeur technique chez Réciprocité. Les chantiers s’enchaînent, Réciprocité est en sous-traitance pour Demathieu Bard sur le chantier de réhabilitation de la caserne Thiry. Les agents devraient procéder à d’autres opérations. L’ensemble des matériaux et équipements déposés sont remis en état au sein de la MDR par les équipes de l’association. Ils sont depuis la semaine dernière proposés à la vente (en seconde main) aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers. Une diversification d’activité et une montée en puissance certaine de l’association d’insertion. «Les équipes ont appris un nouveau métier, celui de la dépose soignée des équipements du bâtiment en vue de leur réemploi. Nos encadrants techniques et professionnels ont accompagné et formé des agents recrutés, parfois sans expérience professionnelle. Cette forme de compagnonnage et de préparation à l’emploi fait partie du savoir-faire de l’insertion. Les métiers du bâtiment recrutent. L’insertion prépare à l’emploi. Il y a là une synergie à développer», assure Jérôme Burtin, responsable du développement. Du circuit cout version réinsertion et réemploi sur un territoire. La boucle est quasiment bouclée…