Une légumerie créée au Pays du Ternois
La légumerie du Ternois vient d’ouvrir ses portes. Cette entreprise adaptée s’inscrit dans une logique de développement des circuits courts, amorcée par le Pays du Ternois. Des producteurs à l’assiette, en passant désormais par la transformation, c’est toute une filière qui émerge et se structure.
Territoire marqué par la ruralité, le Pays du Ternois souhaite valoriser les savoir-faire et produits locaux. Il a engagé de multiples actions depuis plusieurs mois visant à valoriser les acteurs locaux. La structure intercommunale, qui rayonne sur 104 communes pour 38 500 habitants, a fait de la thématique des circuits courts, rimant avec qualité et écologie, un axe majeur de sa politique de développement économique. Ainsi, divers outils ont été créés, comme un marché de producteurs locaux ou l’impression d’un guide des producteurs. Mais la réflexion est allée plus loin avec la réalisation d’un état des lieux en matière d’offre et de demande en ce qui concerne les fruits et légumes. L’idée est ainsi clairement de bâtir une filière économique pour produire sur place mais aussi pour transformer les récoltes localement. Ainsi, la volonté de créer une légumerie a fait son chemin et Claude Bachelet a évoqué cette opportunité avec Philippe Lachery, directeur de l’ESAT Ateliers du Ternois et ce dernier a été séduit par l’idée. «Suite à cette entrevue, j’ai consulté les professionnels qui gèrent des cuisines centrales, les restaurants, les chaînes, les grosses cantines, les hôpitaux, les EHPAD… Il existait des débouchés et le projet de légumerie trouvait tout son sens. Les collèges et lycées étaient partants pour nous suivre, mais cela ne suffisait pas pour assurer le fonctionnement de la légumerie au-delà de 120 jours par an», explique Philippe Lachery.
De 400 à 1 000 tonnes par an. Il a aussi fallu chercher des fournisseurs. Les agriculteurs du Ternois ont répondu favorablement, mais, plus globalement, il y avait la possibilité de collaborer avec des producteurs de l’Audomarois, de l’Arrageois, du Lillérois… L’ESAT a donc porté le dossier qui s’est concrétisé en quelques mois, la légumerie démarrant son activité début octobre. Une entreprise adaptée légumerie a vu le jour et aura nécessité un investissement d’1,5 million d’euros. Cette infrastructure propose des légumes sous vide, en sachet ou en barquette.
400 tonnes de légumes seront transformés chaque année dans cet équipement et 20% sont issus de l’agriculture biologique. «Nous voulons monter progressivement en charge pour atteindre les 1 000 tonnes par an», confie Philippe Lachery. A ce jour, six salariés travaillent dans cette structure, mais, l’activité devant monter en puissance, des recrutements seront enregistrés. «Nous employons au sein de la légumerie des gens qui ont subi des accidents de la vie. Nous souhaitons leur remettre le pied à l’étrier pour qu’ils se réinsèrent durablement dans le monde du travail.»
L’entreprise adaptée devrait diversifier son activité pour 2018 et une conserverie va voir le jour. Elle produira des soupes, jus de fruits, conserves. Une belle aventure vient de commencer.