Une friche de 17,3 hectares intéresse le groupe Quadran
Parc photovoltaïque ou ferme solaire, comme on veut. Si ce projet se fait, les travaux d’aménagement du site pressenti ne démarreraient pas avant la fin de 2017. Premières explications.
Ce projet de ferme solaire, ou de parc photovoltaïque, doit encore franchir quelques étapes avant de pouvoir se concrétiser. Le site pressenti est connu : le secteur de Pantegnies, à Pont-sur-Sambre, là où, du début des années 60 à 1998, une centrale thermique EDF au charbon produisait de l’électricité. C’est d’ailleurs pour les besoins de cette usine, installée sur une surface de 70 hectares, qu’avait été réalisée la retenue d’eau du Val Joly. La politique d’EDF a amené à l’arrêt de cette tranche de 250 MW. La centrale a donc disparu du paysage, mais une zone d’activité, appartenant à l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre, a été créée. Elle voisine aujourd’hui avec une réserve naturelle régionale de 36,9 hectares, officialisée en 2013.
Les branchements avec le réseau RTE sont toujours là et c’est pour cela qu’a été édifiée l’ex-centrale Powéo, aujourd’hui entre les mains du fonds d’investissement américains KKK.La partie zone économique de Pantegnies n’est cependant pas entièrement occupée et une friche de 17,3 hectares, proche de la Sambre, intéresse le groupe Quadran qui pourrait donc devenir locataire de l’AMVS.
Pourquoi la Sambre ? Charles Lhermitte, directeur régional Nord et Est au groupe Quadran, explique que celui-ci est un acteur indépendant des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydroélectricité, biogaz, biomasse). “C’est, dit-il, une PME basée dans l’Hérault, d’environ 200 personnes, qui totalise aujourd’hui 185 sites de production.“
Le site internet du groupe précise que l’entreprise est née fin juin 2013 de l’absorption d’Aérowatt par JMB énergie et qu’elle se place dans le top 5 français. Les clients de Quadran sont des collectivités, des industriels et d’autres privés.
Pourquoi le Val de Sambre ? “On recherchait un terrain suffisamment plat, stable et vaste, non dévolu à l’usage agricole, sans construction, tel qu’une friche, une ancienne zone militaire…” La volonté de s’implanter dans le Nord, la prospection menée, la présence des raccordements au réseau ont fait le reste. Le groupe compte déjà des centrales solaires à Nees en Gironde, à Pouzolles dans l’Hérault ou encore à Bétheniville dans la Marne. Si le projet de Pont-sur-Sambre aboutit, il serait deux fois plus étendu que le site de la Marne.
Des étapes à franchir. Le directeur indique qu’un dossier (une demande d’autorisation) va être déposé avant la fin de l’année auprès de la Direction départementale des territoires. Celle-ci va l’instruire pendant six mois à un an avant de se prononcer. Viendra ensuite, si tout se passe bien, l’appel d’offres de l’État (via la Commission de régulation de l’énergie) avec, donc, une mise en concurrence.
Si le projet franchit avec succès ces étapes, il ne serait pas réalisable avant la fin de l’année 2017. La mise en service, en tenant compte du temps de chantier (d’un an à deux ans), n’interviendrait sans doute pas avant 2020.
Précisons que ces projets industriels liés aux énergies nouvelles dépendent des tarifs de rachat de l’électricité sur un marché complexe et de la politique publique de l’État en la matière. Le groupe Quadran a misé, dit-on, sur un modèle économique low cost.
Le projet. Le parc envisagé représenterait un investissement de 12 millions d’euros. Il prévoit l’installation de 35 266 panneaux constituant une puissance maximale de 10 MWc (mégawatt crête). Le site comprendrait des bâtiments pour les onduleurs et la livraison de l’électricité. Il ferait l’objet d’un gardiennage et d’une maintenance. Il pourrait accueillir des moutons, leur présence tranquille et leur capacité à entretenir une pâture étant compatible avec un champ planté de panneaux solaires. Le site ne créerait pas vraiment d’emploi, mais, explique Charles Lhermitte, le chantier donnerait du travail aux entreprises locales, générerait des ressources pour la collectivité (petit loyer, fiscalité…) et permettrait la réhabilitation d’une friche qui n’a pas d’autre destination pour l’instant.