Une formule à consolider
À l'occasion de la première conférence sur l'insertion par l'activité économique (IAE), dans les Hauts-de-France, plusieurs acteurs de la région ont débattu sur les enjeux et les difficultés rencontrés par le dispositif.
«Nous sommes la région la plus aidée», lance Faustine Maliar, conseillère régionale déléguée à l’économie et à la solidarité. En 2016, les Hauts-de-France ont bénéficié de 17,9% des financements de l’État dédiés à l’IAE, l’un des axes majeurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). Lors de la première conférence régionale sur l’insertion économique en métropole lilloise, Christophe Itier, haut-commissaire à l’ESS, a donné les grandes lignes d’un plan stratégique destiné à optimiser le dispositif. Étaient présents Faustine Maliar et Gilles Ducassé, directeur adjoint d’Emmaüs France. La rencontre était organisée par la DIRECCTE, en partenariat avec l’Inter-Réseaux IAE, Pôle emploi et les collectivités territoriales. Les premières conclusions du projet, dédié majoritairement à la formation, devraient être dévoilées courant 2018.
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Un manque de visibilité
«Il y a un enjeu de formation en matière de lutte contre le chômage», évoque Christophe Itier. Un élément essentiel selon lui, notamment face à l’éloignement social. Beaucoup de potentiels bénéficiaires du dispositif n’ont pas connaissance de l’accompagnement fourni dans la recherche d’un emploi. «Les structures manquent de visibilité, notre rôle est de les accompagner dans la démarche de communication», explique Faustine Maliar. En 2016, 18 000 personnes ont été suivies chaque mois sur le territoire. «Un chiffre stable», indique-t-elle. Au total, 33 433 travailleurs ont eu accès à un contrat à durée déterminée d’insertion avec des entreprises spécialisées (SIAE). L’IAE concerne en priorité les personnes les plus éloignées de l’emploi, les travailleurs reconnus handicapés, bénéficiaires de revenus sociaux et en situation de précarité.
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Les enjeux financiers
«Le département du Nord s’est désolidarisé du financement de l’insertion professionnelle», regrette Faustine Maliar. Les départements de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme sont également concernés par cette décision qui date de l’année dernière. Si les données chiffrées ne sont pas encore disponibles, la conseillère régionale n’exclut pas que certaines structures soient affectées par cette baisse. «Pour moi, réduire le financement public est incohérent puisqu’il permet la réinsertion», souligne-t-elle. En 2016, 436 structures de l’IAE ont été conventionnées dans la région, dont près de la moitié dans le département du Nord. Dans les Hauts-de-France, l’IRIAE (Inter-Réseaux de l’IAE), est composé de neuf têtes représentant les associations et les entreprises. Ces têtes de réseaux bénéficient d’aides indirectes sous la forme de subventions à hauteur de 230 000 €. Le Conseil régional se concentre sur les aides directes pour les plus petites structures. Pour Gilles Ducassé, entre la baisse des contrats aidés et la diminution de l’enveloppe du Département, il y a «une urgence sociale». La mission engagée ne serait pas encore suffisante.