Une ferme pilote pour l'agriculture de demain
À Laon, une ferme pilote existe pour tester les outils d'aide à la décision et pour accompagner les agriculteurs dans la réduction de produits pesticides. La ferme d'Allemagne qui appartient à l'agriculteur Jean-Marie Fontaine s'est associée à Asel, société de négoce du groupe Issipa. Plusieurs essais ont lieu chaque année et sont ensuite proposés aux agriculteurs qui travaillent avec Asel.
Les solutions pour l'agriculture de demain s'écrivent à Laon, à la ferme pilote d'Allemagne. C'est ici que la société Asel, spécialisée dans l’approvisionnement en agrofournitures (semences, engrais, produits phytosanitaires), la collecte de céréales, et la commercialisation d’outils d’aide à la décision et de différents services agricoles, y teste des solutions. Sur cette exploitation "classique", on trouve du blé, des pommes de terre, des oignons, des pois de conserves, autant de produits qui seront revendus à des industriels locaux.
Plusieurs parcelles et plusieurs innovations sont testées sur une partie des 220 ha de la ferme. « Jean-Marie Fontaine est une personne avant-gardiste, c'est pour cela qu'on s'est associé à lui, il est toujours en recherche d'améliorer sa façon de pratiquer l'agriculture », explique Simon Bidaut, codirigeant du groupe Issipa. Des solutions pour réduire l'apport d'irrigation sont par exemple mises en œuvre avec des capteurs dans le sol dotés de sondes tensiométriques. Sur une application mobile dédiée, l'agriculteur constate les résultats de ces sondages et peut ajuster les besoins d'irrigation et savoir sur quelle zone les besoins sont moindres.
Outils d'aide à la décision
Des outils d'aide à la décision sont aussi appliqués notamment en ce qui concerne les traitements à base de fongicides, ajustés en temps réel grâce à une station météo qui va permettre le déclenchement ou non de ces traitements. « Sur une année sèche, cela peut permettre de gagner jusqu'à trois traitements, c'est écologique et ça répond à une demande sociétale de réduire l'utilisation de pesticides, et c'est économique pour l'agriculteur. »
Pour la culture de colza,
régulièrement attaquée par le méligèthe, un insecte qui en
mangeant les fleurs va faire baisser les rendements, des solutions de
piège ou de ruse sont mises en place. « On sème sur une
petite partie de la parcelle de colza, une variété colza piège à
méligèthe qui fleurit plusieurs jours avant les autres variétés
et cela va permettre que les méligèthes et altises se dirigent en
priorité sur ce colza et laissent un peu plus tranquille la récolte
principale », explique Laurent Duval, responsable technique
chez Issipa. 50% des agriculteurs produisant du colza et travaillant
avec Asel ont aujourd'hui intégré cette solution. Asel travaille
avec 2 500 agriculteurs dans l'Aisne, la Marne, les Ardennes et dans
une partie de la Somme.
« Il y a plusieurs
facteurs qui expliquent qu'il faut trouver des solutions, il y la
réglementation imposée et une demande sociétale de réduire les traitements, il y a
le facteur économique puisque les agriculteurs veulent conserver
leurs rendements, et il y a le changement climatique avec des
variations de météo énormes d'une saison à l'autre », liste Simon Bidaut. La ferme, théâtre d'expérimentations, permet donc de réduire l'impact sur l'environnement tout en fournissant une solution efficace à l'agriculteur.