Ferlance
Une ferme d'élevage pilote en polyculture-élevage à Liercourt
La première Ferlance ou ferme d’élevage pilote en transition agroécologique de la Somme vient d’être inaugurée près d’Abbeville. L’exploitation de 47 Blondes d’Aquitaine est une vitrine et un support d’expérimentations.
C’est en 2017 que Matthieu Longuet a repris seul l’élevage familial allaitant de 47 Blondes d’Aquitaine à Liercourt, commune du territoire du programme de maintien de l’agriculture en zones humides en moyenne Vallée de la Somme. Il a pour objectif de développer des techniques agricoles respectueuses de l’environnement
Ne pas être dépendant des cours
Sa ferme se développe sur 86 hectares : 37 hectares de prairies permanentes, 23 en milieu humide, et 49 de cultures à destination de l’élevage (blé, colza, sorgho, luzerne et maïs d’ensilage).
L’agriculteur ambitionne de développer son élevage pour passer à 60 vaches allaitantes et engraisser de taurillons. Sa structure étant vieillissante, il a fait construire un imposant bâtiment d’élevage de 31 mètres sur 60, un investissement de 360 000 euros, pour lequel il bénéficiera d’aides de la part de la Chambre d’agriculture, afin d’entrer dans un projet unique dans le département de la Somme : la Ferlance.
Concrètement, il s’agit de concilier élevage et agroécologie : « J’avais des attentes en autonomie fourragère, explique Matthieu Longuet. Le but est d’être autonome à 100%, de produire sur l’exploitation herbes et légumineuses afin de pas être dépendant des cours et de constituer un stock. Nous faisons pâturer au maximum, même si nous avons des contraintes pour sauvegarder les prairies en zones humides, riches en biodiversité faunistique et floristique. »
Un patrimoine naturel préservé
La ferme se veut respectueuse de l’environnement, en développant et en testant des techniques agricoles de protection intégrée des cultures visant à améliorer la qualité de l’eau, de l’air et du sol par du semis direct, une adaptation de la fertilisation azotée, une diminution du recours aux produits phytosanitaires…
Le patrimoine naturel se veut préservé, grâce à des techniques agroécologiques destinées à favoriser la biodiversité, et plus spécifiquement dans les milieux humides et auxiliaires de cultures, et par la valorisation du patrimoine naturel, afin d'augmenter l’autonomie de l’élevage (optimisation des surfaces en herbe, valorisation des essences locale comme ressource alimentaire et litière innovante).
« La communication se veut pertinente, ajoute Stéphane Verscheure, responsable d’élevage à la Chambre d’agriculture de la Somme. Nous voulons faire de la ferme un point de rencontre, en organisant des démonstrations, des formations et des animations. Les résultats des expérimentations seront communiqués auprès du monde agricole afin de faire évoluer les mentalités et les pratiques. Le projet veille au bien-être de l’éleveur et des animaux. L’exploitation se veut ancrée dans le territoire, une ferme pédagogique pourrait être créée afin d’accueillir les écoles du territoire et les animaux pourraient être valorisés en circuits courts. »
Lors de l’inauguration, les visiteurs ont notamment pu découvrir les clôtures connectées de la société l’Enrouleur français de Blangy-Tronville ou les solutions proposées par l'entreprise amiénoise de surveillance électronique Kiece, pour protéger les élevages.