Une croissance maîtrisée pour Colonel Kéf à Dury

« L’envie d’entreprendre est arrivée très vite, à partir du lycée, mais sans vraiment d’idée précise », se souvient Adrien Gavel. Encore étudiant en master Entrepreneuriat, il imagine alors un projet autour du kéfir, une boisson ancestrale à base de fruits, de grains de kéfir, de citron et de figue sèche. 

« J’en consomme depuis toujours, c’est une boisson pétillante, naturellement rafraîchissante, peu sucrée et riche en probiotiques. C’est une très bonne alternative aux sodas », détaille-t-il. Avant de se lancer, il fait un état des lieux du marché : il dénombre alors en 2020 une quinzaine de producteurs de kéfirs artisanaux, dont cinq installés dans l’année.

Dans la Somme, le terrain est vierge. Adrien Gavel passe donc à l’étape suivante et reprend la recette traditionnelle du kéfir en testant différents dosages afin d’y apporter sa touche. Sur les conseils de l’un de ses professeurs, il se rapproche de l’Île aux fruits. 

Là, il commence à développer sa clientèle et à produire en quantité ce breuvage peu connu. La boisson bien-être trouve son public et l’activité progresse de façon encourageante. « Les ventes ont débuté en août 2020 et j’ai créé l’entreprise Colonel Kéf en janvier 2021 », poursuit-il. Après avoir suivi le programme Starter de la Machinerie, Adrien Gavel s’installe finalement à la pépinière Biolab à Dury, il y a tout juste un an.

Une boisson atypique

De nouveaux locaux qui accompagnent la montée en puissance progressive de Colonel Kéf qui professionnalise et élargit sa gamme. Au kéfir traditionnel, l’entrepreneur ajoute de la pomme avant de lancer un kéfir citron/ pêche et citron/ menthe. « Une nouvelle recette, c’est d’abord beaucoup de tests avant de passer à une phase de dégustation », confie Adrien Gavel.

Entre la préparation du breuvage, sa fermentation en cuve en inox et sa mise en bouteille, chaque cycle de production dure environ une semaine. « C’est un rythme assez souple qui me permet de m’adapter à la demande », poursuit-il. 

Si celle-ci a tendance à augmenter au printemps et en été, l’entrepreneur a constaté une baisse de consommation pendant les mois d’hiver « C’est pourtant une boisson pleine de bienfaits, parfaite pour cette saison. Mais il y a encore de la pédagogie à faire », note-t-il.

Une croissance maîtrisée

En plus des magasins bio, boutiques de producteurs et Amap, Adrien Gavel est présent selon la saison sur quelques marchés et assure un service de livraisons sur Amiens. Une multiplicité de canaux de distribution à laquelle s’ajoute la vente aux bars et restaurants. 

« J’ai conscience que le kéfir ne se consomme pas aussi facilement que la bière par exemple, il fallait donc miser plus sur la diversité des points de vente que sur le volume, souligne celui qui ne souhaite pas brûler les étapes. Aujourd’hui, je souhaite d’abord consolider la présence de Colonel Kéf sur Amiens Métropole et la Somme. À terme, j’aimerais aller vers des villes comme Lille et Paris, mais pour cela, il faudra que je passe par un grossiste pour des questions de logistique », conclut-il.