Une conjoncture agricole mitigée
Les moissons de blé ont été bonnes dans l’Aisne. Les cours des céréales ont atteint des niveaux très élevés. Mais les coûts de production ont augmenté ainsi que ceux des engrais. Quant aux producteurs de lait dans l’Aisne, ils vendent le litre à 31 centimes d’euros, soit un centime de moins que le prix de vente de l’an passé. L’arboriculture traverse une très mauvaise passe.
Après un hiver rigoureux au cours duquel les cultures ont été plus ou moins fortement impactées, le printemps d’abord sec puis très pluvieux a permis de bien rétablir la situation.» Ainsi s’exprime la chambre d’agriculture de l’Aisne dans son plus récent rapport de conjoncture agricole.
Finalement, blé et colza dans l’Aisne ont bien rendu, les moyennes d’épis de blé par mètre carré étant dans la normalité (autour de 500). Quant aux cultures de printemps (féveroles, pois, betterave et orge), elles ont aussi enregistré de bons résultats. Seule la culture du maïs semble avoir souffert « de conditions trop froides ». La chambre d’agriculture de l’Aisne estime que « les cours du blé ont atteint des niveaux plus vus depuis cinq ans (230 € la tonne en juin 2012) et que les cours du colza (500 € la tonne) et du maïs ont suivi la même tendance ». Mais les agriculteurs axonais déplorent des hausses sérieuses de coûts de production, du prix des engrais (250 € la tonne de solution azotée par exemple). Très globalement, la situation des cultures axonaises cet été est satisfaisante. En revanche, la chambre d’agriculture de l’Aisne s’inquiète de la situation de l’arboriculture, qualifiée « de très préoccupante ». Le gel a endommagé les vergers de pommiers et de poiriers. Les récoltes de fruits de septembre connaîtront des baisses de production importante, de l’ordre de 70 % pour les pommes à croquer et de 30 % pour les poires.
Situations tendues de trésorerie
A noter que l’arboriculture axonaise recense 81 exploitations (54 de pommiers et 27 de poiriers). Elle couvre une superficie de 524 hectares et emploie 52 salariés à temps plein et 172 saisonniers en équivalent temps plein. Quant aux producteurs de lait dans l’Aisne, ils négocient le prix du litre au départ de la ferme à 31 centimes d’euro, soit un centime de moins que l’an passé à la même période. « Ce repli s’explique par la forte production mondiale, souligne la chambre d’agriculture de l’Aisne. Dans ce contexte, la hausse des coûts de production (notamment en aliments pour le bétail) et la mauvaise poussée du maïs d’ensilage (à la suite des aléas climatiques du printemps) inquiètent les éleveurs quant à la situation de leurs trésoreries à la fin de l’année. »
L’agriculture biologique se développe
Les producteurs de viande de bovins dans l’Aisne sont moins inquiets, sachant que les cours de la viande bovine sont supérieurs de 10 à 20 % (selon les catégories) aux prix de l’an dernier. L’Asie et l’Europe, fortes consommatrices de viande bovine, ont tiré les prix à la hausse, la France exportant plus de viande qu’elle n’en importe. Cependant, « l’instauration de nouveaux droits de douane en Turquie en juillet et la hausse des coûts de production tempèrent cette embellie ». La hausse manifeste des coûts des aliments des animaux d’élevage a frappé de la même manière les producteurs de porcs dans l’Aisne. Même si, d’une façon générale, les éleveurs ont bénéficié d’une hausse de 15 centimes d’euro du kilo de carcasse, « la situation reste tendue dans les élevages avec un prix au kilo de carcasse à 1,50 € ». C’est un seuil minimum à la couverture des coûts de production de la viande porcs. A noter enfin que l’agriculture biologique dans l’Aisne se développe, certes lentement mais sûrement. En culture bio, 25 exploitations cultivent 1 100 hectares. Quant aux éleveurs bio (bovins lait, volailles et ovins), l’Aisne en compte aujourd’hui 13. « La filière bio en élevage a atteint son point d’équilibre, note la chambre d’agriculture de l’Aisne. L’offre satisfait pleinement la demande, tant en lait bio qu’en volailles. Le litre de lait bio a baissé de 3 centimes d’euro pour l’établir à 40 centimes contre 43 l’an dernier. »