Transport maritime

Une charte d’engagement signée pour décarboner la Manche

Une charte d’engagement a été signée entre la compagnie maritime danoise DFDS et les ports de Calais/Boulogne-sur-Mer, Dunkerque et Douvres. Objectif : réduire de 45% les émissions de CO2 induites par les liaisons transmanche entre la France et la Grande-Bretagne d’ici 2030.

Torben Carlsten, PDG de la compagnie maritime danoise, DFDS (à gauche) et les représentants des ports de Douvres et de la Côte d'Opale lors de la signature de la Charte à Dunkerque.
Torben Carlsten, PDG de la compagnie maritime danoise, DFDS (à gauche) et les représentants des ports de Douvres et de la Côte d'Opale lors de la signature de la Charte à Dunkerque.

Ce n’est sans doute pas un hasard : C’est Dunkerque, territoire connu pour ses importants projets industriels en faveur de la décarbonation, qui a accueilli le 16 mars dernier une convention pour la réduction des émissions de CO2 dans le transport transmanche. Celle-ci est portée par la compagnie maritime danoise DFDS qui assure les liaisons entre les ports de Calais/Boulogne-sur-Mer et Dunkerque et le port de Douvres. Elle a donné lieu à la signature d’une charte entre ces quatre entités qui s’engagent à tout mettre en œuvre pour accompagner DFDS dans sa volonté de réduire les émissions de CO2 induites par les liaisons par ferries entre la France et la Grande-Bretagne de 45% d’ici 2030.

DFDS exploite actuellement six ferries sur la Manche, qui fonctionnent au fioul lourd. Son PDG, Torben Carlsten, a expliqué vouloir convertir à une motorisation électrique ceux qui peuvent l’être et à remplacer les plus anciens arrivés en fin de vie par de nouveaux ferries à propulsion électrique. «Dans ce domaine, la technologie progresse tous les jours. Nous savons désormais fabriquer des ferries avec des batteries d’une taille acceptable qui ne prennent pas toute la place dévolue aux camions et aux voitures», a-t-il précisé. Pour l’utilisation de ce type de ferry, la liaison transmanche présente deux gros avantages : la courte distance entre les ports et une escale de 45 minutes entre deux rotations qui laisse le temps de recharger les batteries.

D'importantes infrastructures à développer

Toutefois, cet investissement, énorme, ne pourra se faire qu’avec les infrastructures nécessaires en face. Or, pour le moment, tout est encore à construire. «J’estime que, dans 5 à 6 ans, nous disposerons de ferries à propulsion électrique. Il nous faudra donc trouver dans les ports la puissance électrique dont nous aurons besoin mais aussi les infrastructures pour amener cette puissance électrique, ainsi que celles pour pouvoir nous y raccorder», a souligné Torben Carlsten, insistant sur l’urgence à travailler, ensemble, en ce sens.

Message reçu de la part des partenaires que sont la Communauté urbaine de Dunkerque, les ports de Calais/Boulogne-sur-Mer et Dunkerque et la Région. «Il y a là un vrai enjeu de faisabilité et c’est pour cette raison que nous nous plaçons dans une démarche coordonnée entre les ports de la Côte d’Opale et celui de Douvres. Nous devons aller vers une décarbonation globale, au-delà même de l’industrie, dans laquelle s’est déjà engagé le territoire de Dunkerque. DFDS veut aller dans ce sens. Il est normal que nous l’accompagnions», a abondé Maurice Georges, président du directoire du Grand Port maritime de Dunkerque.

Avec le déploiement de l’électrification des ferries, DFDS espère d’ores et déjà atteindre la neutralité carbone en 2050.