Une chaîne de télévision sur la Côte d'Opale

Antenne de GrandLille TV sur le littoral de la Côte d’Opale, Grand Littoral TV devrait couvrir l’actualité sur le Littoral à partir d’avril. La chaîne vient s’installer sur un territoire un peu délaissé depuis Opale TV, liquidée en 2015.

La présentation de Grand Littoral TV a été faite devant le conseil d’administration du Medef Côte d’Opale le 17 février. La chaîne de télévision Grand Lille TV s’est présentée comme une jeune figure de la presse dans la région. Dans une posture de petit Poucet en comparaison avec le groupe Rossel (même si Bruno Lecluse et Olivier Ramond, les entrepreneurs à la manœuvre de Grand Lille TV, ont la gestion lilloise de Direct Matin, obtenue de Vincent Bolloré, ainsi que My Zen TV, Museum Channel et TVMelody, ainsi qu’une régie publicitaire et l’école de journalisme ESJ Paris Grand-Lille), notamment détenteur de La Voix du Nord et de la chaîne Wéo. Le concept de Grand Littoral TV sera le même que celui de Grand Lille TV, à savoir directement inspiré de «ce qui marche aux États-Unis» selon Bruno Lecluse, son président : «de l’information locale en continu». Pour le président de Grand Lille TV, il ne faut pas «refaire en moins bien ce que font déjà des chaînes nationales telles que M6 ou France Télévisions», puisqu’une telle démarche est, selon lui, vouée à l’échec.

Audiences. Et ce modèle fait ses preuves : après sept ans d’existence, 100 000 téléspectateurs regardent quotidiennement Grand Lille TV et 500 000, occasionnellement. Une bonne part de ces téléspectateurs habitent dans la métropole lilloise ; la chaîne a 82% de notoriété auprès des Lillois. Bien entendu, le modèle économique des télévisions locales est difficile à tenir, l’immense majorité des télévisions locales vivant sous perfusion d’argent public (plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur provient des collectivités, un tiers pour Grand Lille TV). Là où se distingue Grand Lille TV, c’est la façon dont l’information est traitée : «Les téléspectateurs se retrouvent souvent devant une exclusivité de mauvaises nouvelles, pointe Bruno Lecluse. Sans se transformer en Bisounours, nous essayons d’apporter notre lot de bonnes nouvelles à l’écran.» Ainsi, six à huit informations quotidiennes sont couvertes sur le territoire de Grand Lille TV, ce qui pourrait être le cas à l’avenir pour Grand Littoral TV. La programmation s’étend sur des plages d’un quart d’heure, avec un flash info toutes les quinze minutes, une minute trente de météo, une info trafic, des reportages (une minute trente), une actualité nationale et internationale sur une minute trente, et, bien sûr, de la publicité. Le format de Grand Littoral TV sera, selon ses dirigeants, établi sur le même modèle. Les reportages de Grand Littoral TV seront gérés par des journalistes locaux de l’agence CAPresse, couvrant le territoire de la Côte d’Opale : Le Touquet, Boulogne, Calais, Dunkerque et Saint-Omer seront les métropoles dont l’actualité sera couverte par la chaîne locale.

En avance ? La chaîne Grand Lille TV était la première à disposer du Live U, le dispositif d’émetteur en direct sous forme d’un boîtier transportable dans un sac à dos, ce qui dispense la chaîne d’un car-régie encombrant et dispendieux. Aujourd’hui, une réflexion s’articule autour de l’équipement de logiciels afin de tourner et monter les reportages sur smartphone. Un dispositif qui, pour certains, n’est pas au point, mais dont est déjà équipée la rédaction de BFM Paris, chaîne de télévision locale parisienne, petite-fille de BFMTV.

Modèle économique. Le modèle économique des entreprises de presse est, il faut en convenir, difficile à maîtriser. Les partenaires institutionnels de Grand Littoral TV ne manqueront pas : la CCI Hauts-de-France, la Région, le département du Pas-de-Calais, la communauté urbaine de Dunkerque, la communauté urbaine du Touquet, la communauté d’agglomération des Pays de Saint-Omer… D’autre part, sur la Côte d’Opale, la chaîne sera presque seule : Wéo est présente, mais Grand Littoral TV sera, selon Bruno Lecluse et Olivier Ramond, plus implantée que la chaîne régionale détenue par le groupe Rossel. Les dirigeants voudraient exploiter cet avantage ainsi que la différence éditoriale (l’information «constructive», moins négative, préférée par les annonceurs) sur le plan commercial… Reste à voir si cet avantage sera décisif pour la suite des opération. Début de réponse prévu au deuxième trimestre de cette année, avec le lancement de la chaîne.

 

Anthony Foucault