Une centrale solaire flottante à Gueugnon

À Gueugnon, des anciennes gravières, devenues un plan d’eau, accueilleront à l’été 2025 une centrale photovoltaïque flottante qui produira l’équivalent des besoins en énergie de 12 000 habitants sur une année.

À Gueugnon, les gravières de l’Arroux se transforment pour accueillir des centrales solaires flottantes. © Verso Energy
À Gueugnon, les gravières de l’Arroux se transforment pour accueillir des centrales solaires flottantes. © Verso Energy

Désormais sous l’eau, les anciennes gravières de l’Arroux, à Gueugnon se transforment peu à peu pour devenir l’une des rares centrales photovoltaïques flottantes de France. "Ce sera la première du département et la deuxième plus grande en France. Elle est installée sur cinq gravières et comprend 39 800 panneaux photovoltaïques qui commenceront à produire à l'été 2025", précise la Ville de Gueugnon.

Pour Verso Energy, la société qui porte le projet, il s’agit de valoriser un site qui avait perdu son utilité économique. "Nos panneaux solaires flottants seront installés sur des flotteurs en matière composite, fabriqués en France, spécifiquement pour cet usage. Ils seront reliés les uns aux autres et occuperont environ la moitié des surfaces d’eau sans interférer avec les activités de loisirs, de pêche en particulier, auxquelles on s’adonne aujourd’hui", explique Antoine Huard, directeur général de Verso Energy.

Produire sans nuire

Un suivi sera fait pour contrôler l'impact environnemental du projet. © Verso Energy

L’entreprise insiste également sur l’impact réduit de son installation sur l’environnement. "Un bureau d’étude indépendant assurera un suivi environnemental pour évaluer et démontrer que les panneaux n’ont pas d’impact défavorable. Il pourrait même se révéler positif en servant d’abri à certaines espèces. C’est un projet que nous voulons exemplaire", complète le dirigeant.

Au-delà de la production d’énergie de 26 GWh annuels, l'équivalent de la consommation en électricité de 12 000 habitants, le site garantira une recette fiscale supplémentaire au territoire. Et ce tout en répondant à une problématique de foncier dans un contexte de développement des énergies renouvelables. "Il y a un enjeu à produire plus d’électricité. Le nucléaire répond à la demande actuelle mais en attendant le nouveau nucléaire en 2040, il faut une autre production pour répondre aux futurs usages : voitures électriques et autres moyens de transport à l’hydrogène ou autre carburant, data centers…"

Un financement gagnant-gagnant

Pour financer cet investissement de 24 millions d’euros, Versus Energy a notamment eu recours à un emprunt mais a également mis en place une opération de financement participatif. "Nous invitons les habitants du département et des départements limitrophes à investir dans le projet, dès 20 euros jusqu’à ce que nous atteignions 10 % du projet soit 2,4 millions d’euros." Pour l’entreprise, il s’agit d’une opportunité économique avec un taux d’intérêt à 6,5 % pour un risque faible. "C’est une façon de reverser au territoire mais aussi de renforcer l’acceptation d’un projet de centrale solaire." Une façon de concevoir le photovoltaïque gagnant – gagnant, et pas seulement pour la planète.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert