Une boîte à outils sensorielle pour stimuler la mémoire

Il aura fallu plus de trois ans de R&D pour imaginer ce diffuseur d’odeur entièrement imprimé en 3D et unique en son genre. Avec ses sept salariés, Connect’Age se lance sur le territoire français mais vise rapidement le marché européen.

Marc-Antoine et Didier Cathelain, co-fondateurs de Connect'Age.
Marc-Antoine et Didier Cathelain, co-fondateurs de Connect'Age.

La mémoire… Cette boîte à outils indispensable mais qui peut parfois nous jouer des tours, notamment quand l’âge se fait ressentir ou suite à un AVC. Éditrice de logiciels, la PME Connect’Age a décidé de mettre toute son innovation et sa technologie au profit de la stimulation cognitive ludique et personnalisée. À la tête de l’entreprise créée en février 2018, Didier et Marc-Antoine Cathelain, père et fils. Ils ont décidé d’allier stimulation cognitive avec l’impact des odeurs grâce à Athy, un diffuseur de 30 odeurs naturelles (sur un stock de 100) – créées dans un laboratoire près de Toulouse – qui, couplé à des jeux, permet de limiter les effets du vieillissement. Il aura fallu trois ans de R&D pour voir arriver sur le marché Athy, entièrement imprimé en 3D (à raison de 120 heures d’impression). Agrémenté de séances de jeu, Athy diffuse des odeurs jusqu’à 3 mètres, via des cartouches odorantes. «Nous voulons devenir un maillon indispensable des structures spécialisées dans les seniors» explique Marc-Antoine Cathelain. C’est déjà le cas avec le centre de L’Espoir, à Hellemmes. «Il y a beaucoup de difficultés à stabiliser les odeurs. Le système de Connect’Age permet de diffuser des odeurs de manière stable et le souvenir est indispensable pour que le patient retrouve une identité. Nous avons une vraie réflexion autour d’une meilleure prise en charge des patients», témoigne Yves Martin, orthophoniste, neuropsychologue et coordonnateur de l’espace Recherche Innovation et Développement (RID) du Centre L’Espoir. Athy a déjà été testé auprès d’une trentaine de patients avec un taux de reconnaissance des odeurs proche des 80%. Les essais cliniques – menés durant un an par des étudiants de troisième année en psychologie – commenceront début décembre, auprès d’une population post-AVC.

Stimuler de façon ludique

Stimulation olfactive mais aussi manettes de jeu, Connect’Age a voulu développer une palette de services pour répondre aux besoins des professionnels de santé en rééducation/réhabilitation. L’équipe propose aussi d’animer ces temps forts dans les établissements d’accueil. «On pensait utiliser une tablette mais le système était trop complexe pour cette population. Nous avons préféré imaginer une manette, plus simple d’utilisation», explique Didier Cathelain. Commercialisé depuis quelques semaines, Athy est utilisé dans une dizaine de structures en région, notamment un EPHAD de Valenciennes ou encore à la Clinique Saint-Roch de Roncq. Plus étonnant, Connect’Age a été contactée par des sommeliers et des parfumeurs, intéressés par la diffusion d’odeurs lors de formations. La PME s’est fixée l’objectif d’atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires à fin 2020 et de doubler le nombre de ses salariés d’ici deux ans. L’an prochain, les fondateurs prévoient une levée de fonds entre 500 000€ et 1 million d’euros.

Le diffuseur multi-sensoriel est entièrement imprimé en 3D, pour une durée de 120 heures environ.