Une bière aux couleurs de Maroilles
Mi-juillet, Olivier Forest a lancé un nouveau produit en même temps qu’un format de 33 cl. Avec cette “Abbaye de Maroilles”, il espère conquérir la clientèle des cafés et l’étranger… Une commande est venue des Etats-Unis.
Il y a un peu plus de trois ans, Olivier Forest a repris la brasserie de Monceau-Saint-Waast, commune rurale proche d’Aulnoye-Aymeries, avec l’ambition de relancer “la plus ancienne brasserie de l’Avesnois” (il a retrouvé une trace juridique de la ferme-brasserie remontant à 1833). Ces lieux, un peu isolés du village, appartiennent à l’agglomération Maubeuge Val de Sambre et la SARL du brasseur en est donc pour l’instant locataire.
Où en est-il ? “La brasserie avait été fermée trois ans et il fallait d’abord partir à la reconquête des clients. Maintenant, on peut se permettre de lancer un produit plus spécifique, une bière plus forte pour aller concurrencer les Belges. Elle est pur malt, avec triple fermentation et des épices différentes. Chaque brasseur a ses secrets…”
Cette nouvelle bière1, il l’a baptisée “Abbaye de Maroilles” et lancée à l’occasion du 14 juillet.
Commande pour les Etats- Unis. La petite dernière s’accompagne d’intentions commerciales qu’Olivier Forest affiche : “J’ai une commande de 6 000 bouteilles pour les Etats-Unis et d’autres pour la Finlande et la Hollande via une société d’import/export. Grâce au film de Dany Boon, le nom de Maroilles est connu et, en plus, nous sommes la brasserie la plus proche du village. Il fallait saisir cette opportunité.” Bien sûr, il n’est pas le seul.
Il précise qu’il a fait récemment l’achat d’un nouveau matériel d’embouteillage et qu’une bouteille de 33 cl a pu faire du coup son apparition. Un nouveau format pour lui. “J’espère ainsi séduire à l’étranger mais aussi les cafés, plus localement.”
A l’écouter, sa brasserie qui emploie deux personnes et fait appel à des intérimaires se porte bien. “Le chiffre d’affaires a doublé entre 2010 et 2011. J’en suis à 700 hectolitres par an.” Son ambition, c’est d’atteindre les 1 000 hl, confiait-il dès son démarrage.
Côté circuits de commercialisation, il décrit la répartition suivante : 20% de vente sur place, 30% auprès de clients traditionnels (cafés, boutiques de terroir…) et 50% vers les grandes et moyennes surfaces. Jusqu’à Lille notamment.
Une gamme et des bières à façon. L’ “Abbaye de Maroilles” est donc venue compléter sa gamme qui mise sur l’artisanal, le traditionnel et la dégustation : une blonde, une ambrée, une blanche au froment l’été, des bières de saison (Noël, printemps) et une bière bio pour laquelle il est prestataire des Ets Contesse à Boulogne-sur-Helpe, autre bourg rural plus au sud de l’Avesnois. “Je réalise aussi des bières à façon pour des événements ou des collectivités”, indique-t-il. Il cite l’exemple de la “Jean Valjean” et la “Cosette” pour les festivités de Montreuilsur- Mer, et celles des Nuits secrètes d’Aulnoye-Aymeries… Il a complété ses prestations en se dotant de fûts et de pompes à bière pour les événements. “Dans ce métier, il faut chercher à innover tout le temps et suivre le marché”, dit-il.
D’autres activités sur le site. Olivier Forest dirige une brasserie dont l’histoire remonte donc au moins à la première moitié du XIXe siècle. Le matériel qu’il utilise remonte à l’entre-deux-guerres. “J’organise des visites”, précise-t-il.
Mais le site, doté de plusieurs bâtiments, lui a permis de diversifier ses activités dans une autre direction : il a ainsi lancé un estaminet “à base de produits du terroir” et une grande salle de 150 places a pu être aménagée afin d’accueillir des locations ou des événements comme ce festival de musique tendance rock-blues qui s’annonce pour la rentrée…
1. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.