Une banque sociale au service de son territoire
Si le Crédit municipal de Boulogne-sur-Mer, sous l’appellation de “mont-de-piété”, a jadis été créé pour combattre les usuriers, l’établissement bancaire a depuis développé une offre de services très large permettant de “faire de la banque autrement”. Pour mieux la faire connaître, il vient à la rencontre des habitants de l’agglomération boulonnaise lors d’une journée d’animations, d’exposition et de conférences, en attendant la construction en cours d’un nouveau siège, plus fonctionnel et plus accueillant.
Etablissement public communal de crédit et d’aide sociale créé il y a 190 ans par ordonnance royale de Louis XVIII, le Crédit municipal de Boulogne-sur-Mer, financièrement autonome, est l’une des plus petites banques de France. Son statut lui confère une mission économique, mais aussi une mission sociale qui se concrétise principalement au travers du prêt sur gages corporels, une formule de prêt simple et immédiate : l’emprunteur laisse en dépôt un objet (bijou, argenterie, tableau, petit meuble…) et repart avec une somme d’argent, de quoi faire face à une dépense ponctuelle ou imprévue. “Le prêt peut aller de 5 euros, précise Marc Lefèvre, à plusieurs milliers d’euros, selon la valeur de l’objet déposé. La moyenne de nos prêts est de 300 euros. La somme prêtée représente entre 50 et 70% de la valeur, estimée en fonction du marché des enchères publiques.” A l’échéance de six mois, l’emprunteur doit rembourser son prêt et les intérêts (0,6% par mois). Mais il peut aussi le reconduire ou laisser vendre aux enchères le bien gagé, dont il reste propriétaire jusqu’à la tombée du marteau. Et, pour un prêt de 30 euros sur six mois, aucun intérêt n’est réclamé.
Un rôle économique et social. Au-delà de cette particularité, uniquement partagée dans le Nord-Pas-de-Calais par les caisses de Lille et de Roubaix, le Crédit municipal de Boulogne a toutes les activités d’une banque classique (gestion de comptes bancaires, carte Visa, prêts à la consommation, livrets de placement), complétées par celles, plus spécifiques, d’une banque sociale et solidaire (microcrédit, prêt de restructuration proposant le rachat de dettes en cours…). “Nous gérons un gros millier de comptes bancaires, explique le directeur, dont la moitié est possédée par des attributaires de revenus sociaux. Là aussi, nous jouons un rôle social en apportant un accompagnement pédagogique à nos clients.”