Une assemblée générale sur fond de nuages noirs
L’UNPI (Union nationale des propriétaires immobiliers) Lorraine vient de tenir son assemblée générale le 1er avril à Nancy dans un climat pour les propriétaires jugé «anxiogène» par le nouveau président de l’union, Christophe Demerson présent à l’AG régionale. L’occasion pour lui de tenter de remotiver ses troupes aujourd’hui «toujours plus taxées et stigmatisées.» Pas facile.
Organiser une assemblée générale d’une union régionale de l’UNPI le jour même de la fin de la trêve hivernale des expulsions de logements, il y a de quoi de nouveau stigmatiser les propriétaires immobiliers surtout qu’ils n’ont pas vraiment besoin de cela vu le contexte législatif loin d’être des plus positifs pour eux. «La taxe sur l’assurance emprunteur, le permis de louer, l’encadrement des loyers, le recentrage de la fiscalité locale et nationale sur les seuls propriétaires, ce sont autant de nuages noirs, de mauvais signaux envoyés par l’État sur la propriété privée. Cette taxation abusive qui s’additionne à une stigmatisation des propriétaires qui ne fait qu’augmenter, entraîne inlassablement un découragement de leur part.» Le 1er avril dernier, Christophe Demerson, le nouveau président national de l’UNPI (qui a succédé à Jean Perrin à la fin de l’année dernière) a exposé ses inquiétudes à l’occasion de l’assemblée générale de l’UNPI Lorraine dans le Grand Salon de l’Hôtel de ville de Nancy. «La propriété privée est un vecteur puissant de stabilité économique, sociale et sociétale. Il faut un retour à la confiance entre les propriétaires et l’État. Cela passera par une stabilité fiscale et législative. Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est de la souplesse.» Une confiance qui pourrait revenir mais les choses pourraient prendre du temps.
En mode projets
«Julien Denormandie, le ministre en charge du Logement, a envoyé quelques bons signaux notamment par rapport à sa compréhension au niveau de l’immobilier ancien et du dispositif d’aides à la rénovation.» Suffisant ? Pas si sûr. «Le matraquage fiscal et réglementaire entraîne bon nombre de nos membres à tout simplement baisser les bras. Aujourd’hui, je dis souvent à certains propriétaires que s’ils ne croient plus en leurs biens, il est peut-être plus simple d’arbitrer.» En d’autres termes, tenter de vendre et passer à autre chose. «Le propriétaire aujourd’hui se doit d’être en mode projets d’une façon continuelle. Il y a un chiffre qui en dit long aujourd’hui. D’après un observatoire professionnel, seulement 13,3 % des propriétaires engagent aujourd’hui des travaux après le départ d’un locataire.» Ce qui en dit long sur l’état actuel du parc privé. «Il faut engager des travaux et entretenir ses biens. Un bien non entretenu n’a plus de raison d’être.» Reste à encore pouvoir le faire surtout dans un contexte où la transition énergétique s’affiche plus comme une contrainte pour les propriétaires qu’une réelle opportunité ! L’UNPI nationale et Lorraine assurent que la grande majorité de ses membres est «composée de petits propriétaires voyant dans l’investissement immobilier un complément de retraite, la véritable image du propriétaire n’est pas réellement connue», comme l’explique Jacky Dal Lago, le président de l’UNPI Lorraine. Une image que Christophe Demerson entend bien tenter de redorer. «Nos investissements ne sont pas délocalisables et ils favorisent l’activité économique des territoires. Aujourd’hui, nous logeons quinze millions de personnes dont une grande partie de défavorisées. Le parc locatif privé est le premier bailleur social de France.» Vu sous cet angle…