Fédération des buralistes 54 : une assemblée générale sur fond d’incertitudes

Un fonds de transformation et des protocoles d’aides qui arrivent à échéance en fin d’année, des expectatives sur la trajectoire fiscale du marché du tabac, des inquiétudes sur la montée en puissance du marché parallèle lié à une criminalité organisée, les interrogations étaient nombreuses pour les buralistes de Meurthe-et-Moselle à l’occasion de leur assemblée générale le 11 juin dernier au Domaine du Val Fleuri à Liverdun.

Philippe Coy, président national de la Confédération des buralistes et Hervé Garnier, son président pour la Meurthe-et-Moselle ont rythmé l’assemblée générale du 11 juin à Liverdun.
Philippe Coy, président national de la Confédération des buralistes et Hervé Garnier, son président pour la Meurthe-et-Moselle ont rythmé l’assemblée générale du 11 juin à Liverdun.

«Pour avoir du développement économique, il faut de la sérénité !» Devant ses troupes meurthe-et-mosellanes réunies en assemblée générale le 11 juin au Domaine du Val Fleuri à Liverdun, Philippe Coy, le président national de la Confédération des buralistes abat la carte de la transparence et du parler vrai. Depuis plusieurs mois, la profession enregistre un rythme croissant en matière de reprise d’établissements par de nouveaux entrepreneurs. «Nous sommes dans une spirale dynamique de la reprise d’affaires ! Ces repreneurs sont des entrepreneurs qui voient dans notre réseau un véritable commerce de proximité. Ils achètent avant tout une affaire où le tabac est un produit parmi d’autres. Notre ADN demeure naturellement la vente de tabac mais la stratégie de diversification et de transformation que notre profession a engagé depuis plusieurs années commence réellement à porter ses fruits», constate Hervé Garnier, le président de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle. Paiement de proximité de certains impôts et factures de la Direction générale des finances publiques, dépôt et retrait de colis, services traditionnels de distribution de la presse, des jeux (la FDJ en tête), positionnement sur le marché de la cigarette électronique (d’après les chiffres fournis, les buralistes possèdent aujourd’hui 30 % du marché et en Meurthe-et-Moselle le salon Vap’Est reviendra l’année prochaine) ou encore l’expérimentation nationale de mise en place de DAB (distributeurs automatiques de billets), autant d’actions salvatrices pour la construction de cette nouvelle image de la profession. Fer de lance de cette diversification engagée : le fonds de transformation des buralistes.


Convention avec la région Grand Est

Ce dispositif mis en place en 2018 par la Confédération des buralistes et l’État, pour accompagner la profession dans sa mutation, arrive à échéance en fin d’année. «Notre objectif est de convaincre le nouveau gouvernement de le faire perdurer et le reconduire tout en l’améliorant, notamment en le fléchant particulièrement sur les zones rurales. Notre raison d’être est d’être plus près des plus éloignés», explique Philippe Coy. Le résultat des élections législatives du week-end dernier pèsera nécessairement dans la balance de la continuité ou non de ce fonds. «Le fonds est une chose, c’est la partie visible, il y a également toutes les aides à la diversification de l’activité également.» Quid de leur continuité ? «Nous mettons tout en œuvre pour qu’elles perdurent !» Fin juin, un rapport de l’Inspection générale des Finances sur la bonne utilisation de ces aides obtenues par la profession devrait, d’ailleurs être rendu ! Autre inquiétude soulevée : la future trajectoire fiscale du marché du tabac, en somme savoir si une nouvelle hausse est possible. «Nous allons être dans l’œil du cyclone jusqu’au mois de septembre», date du projet de loi de Finances pour 2023. Rien n’est tranché, loin de là. À ce climat d’incertitudes législatives s’additionne une augmentation du marché parallèle du tabac «avec aujourd’hui la présence d’une criminalité organisée des cigarettes de contrebande», une concurrence toujours féroce des zones transfrontalières, «il ne faut pas se faire d’illusion, l’harmonisation européenne du prix du tabac n’aura jamais lieu.» Une convention sur la sécurisation et la lutte contre le marché parallèle devrait arriver prochainement en Meurthe-et-Moselle. Le seul salut (ou presque) pour ces professionnels : la diversification. «Notre plan de transformation, ce n’est pas nous renier, il nous permet d’évoluer. Il nous faut être les architectes de notre futur.» Un avenir sous l’étendard de «commerçants d’utilité locale». C’est sur cette proximité, cet ancrage territorial, que le réseau des buralistes entend capitaliser. «Nous allons signer prochainement avec la Région Grand Est une convention de développement et un soutien à la ruralité», assure Philippe Coy. Toujours plus proche…

Buralistes à l’honneur

Claudine Perette pour ses quarante ans dans le réseau. Étienne About pour ses trente ans. Oliviero Leonardo et Marina Cuny pour leurs vingt-cinq ans dans de buralistes et Josiane Ibnou pour ses vingt ans. À l’occasion de l’AG du 11 juin de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle, ces professionnels se sont vu remettre un diplôme de «Premier commerce de proximité».