Un volet économie pour un échange gagnant-gagnant

D’abord axée sur l’urbanisme, la coopération qui lie la communauté urbaine de Dunkerque au territoire d’Annaba a pris un nouveau tournant avec l’intégration d’un volet économique. Objectif : développer le business entre les entreprises des deux contrées.

Lancée en 2004, la coopération entre la communauté urbaine de Dunkerque, Annaba (Algérie) et Bizerte (Tunisie) est le prolongement des échanges euro-méditerranéens inaugurés par la chambre de commerce de Dunkerque au début des années 2000. Premier objectif de ce rapprochement : créer la première agence d’urbanisme local d’Algérie, ce qui fut le cas avec le lancement de l’Audica (agence d’urbanisme et de développement intercommunal d’Annaba). Une fois le projet d’urbanisme sur les rails, la coopération a pris de nouvelles dimensions en s’ouvrant à de nouveaux volets : le social, la culture, l’environnement et depuis 2010 l’économie. “L’objectif du volet économique des coopérations décentralisées est d’encourager les entreprises dunkerquoises à aller se vendre à l’international, parce qu’elles en ont de plus en plus besoin, explique Jo Dairin, vice-président de la CUD en charge de l’économie. Dans le cas de la coopération avec l’Algérie, on est parti de deux constats : d’abord que les entreprises dunkerquoises n’ont pas de façon naturelle envie d’international ; ensuite que du côté algérien, il y a des besoins, des moyens et une envie de travailler avec la France.” Les avantages de l’Algérie sont nombreux pour les entrepreneurs dunkerquois : outre le fait que ce soit “un marché émergent formidable” et “un terreau favorable à ce type de relations”, Annaba se trouve surtout à trois heures de vol et on y parle français !

Créer du business et échanger les savoir-faire. Depuis deux ans, grâce au contact établi avec la chambre de commerce d’Annaba, de nombreuses rencontres ont eu lieu pour évaluer les besoins et cerner les pistes à exploiter. “La coopération décentralisée est par tradition axée sur la solidarité, pas sur le business, mais là il s’agit de faire du business dans les deux sens, que ce soit un échange gagnant-gagnant”, poursuit l’élu. Le volet économique de cette coopération se décompose en deux parties : faciliter et promouvoir les échanges économiques entre les deux territoires pour créer du business, mais également échanger les savoir-faire. Le tout autour de quatre thèmes : le BTP et l’habitat – “Annaba ce sont 500 000 habitants et 40 000 logements en construction”, argue Jo Dairin –, la maintenance industrielle – “là où on est les mieux placés et parce qu’il y a de fortes similitudes entre les deux territoires” –, l’agroalimentaire – secteur dans lequel l’Algérie produit beaucoup mais exporte peu –, et l’environnement, notamment dans le domaine du traitement des déchets et de valorisation.

Deuxième déplacement d’entreprises à la rentrée. D’autres projets sont encore dans les tuyaux comme la mise en place d’une certification équivalente au Mase (Manuel d’amélioration sécurité des entreprises), la création d’une viennoiserie au sein d’un centre de formation, des passerelles entre universités, etc. En juin 2011, une dizaine d’entreprises, emmenées par la CUD, avaient fait le déplacement jusqu’à Annaba. En octobre prochain, elles seront une vingtaine à profiter d’un nouveau séjour organisé par la CUD et ses partenaires sur le terrain algérien. “L’intérêt de ce déplacement est de connaître les donneurs d’ordre et les entreprises locales pour échanger les connaissances mais aussi, pourquoi pas, s’associer pour mutualiser les compétences, se placer conjointement sur des appels d’offres et augmenter les chances de décrocher des marchés”, conclut l’élu dunkerquois.