Un triple partenariat propose des solutions développement durable

Lors du dernier salon Environord, ERDF, GRDF et le Groupe La Poste ont répondu à l’attente, sinon l’inquiétude, des DGS en matière de développement durable. Alors que les collectivités sont et seront les principaux donneurs d’ordre en la matière, les DGS semblent peu au fait des nouvelles techniques à mettre en oeuvre sur leurs territoires.

La convention entre ERDF, GRDF, La Poste et l’Union des DGS est signée au niveau de notre région.
La convention entre ERDF, GRDF, La Poste et l’Union des DGS est signée au niveau de notre région.

La convention entre ERDF, GRDF, La Poste et l’Union des DGS est signée au niveau de notre région.

La convention entre ERDF, GRDF, La Poste et l’Union des DGS est signée au niveau de notre région.

Les directeurs généraux des services ressentent le besoin de se rapprocher d’organismes , sociétés, techniciens, chercheurs, etc. agissant dans le développement durable et en particulier dans le domaine énergétique. Cette méconnaissance est d’ailleurs à l’origine du manque de commandes éco-innovantes que déplorent les architectes, les industriels et artisans qui peinent à agir sur le terrain.Mais la loi est votée et les premières échéances arrivent avec l’obligation de mettre en application le Grenelle de l’environnement et sa première mesure : réduire les gaz à effet de serre par tous les moyens et le plus vite possible en agissant d’abord dans le transport et l’énergie. Une convention nationale a été signée entre ERDF, GRDF, le Groupe La Poste et l’Union nationale des DGS. Le récent Environord a donné l’occasion d’en signer une version régionale, entre Joseph Pietrczyk, président de l’Union régionale des directeurs généraux des collectivités territoriales, Didier Cousin, délégué territorial Nord GRDF, et son collègue du Pasde- Calais. Parallèlement, Pierre Caly et Yves Trolet, respectivement directeur développement d’ERDF et directeur territorial GRDF de la région Manchemer du Nord, et Francis Cislini, délégué développement durable du Groupe La Poste, ont détaillé leurs solutions développement durable adaptées aux collectivités territoriales.

 Le compteur communicant. ERDF mise sur le système Linky, base du “compteur communicant”. Le postulat tient en peu de mots. “Aujourd’hui, explique Pierre Caly, on ne peut plus concevoir le transport du courant électrique comme avant, simplement du producteur au consommateur. Il faut gérer l’équilibre entre la production locale et la consommation en fonction de quelques constatations : les consommateurs participent à la production, il faut assurer que le réseau électrique basse tension fonctionne, et gérer le véhicule électrique qui pourrait participer à la production.” La première étape de cette évolution, c’est le compteur communicant, conformément au troisième paquet énergie 2020, approuvé par l’Union européenne et déjà utilisé dans d’autres pays. Il est mis en oeuvre par la CRE (Commission régulation énergie) et repose sur trois piliers : faciliter l’ouverture à la concurrence, rendre les récriminations des abonnés plus faciles et augmenter la performance du distributeur dans sa gestion du réseau. Déjà aujourd’hui, 70% des interventions se font à distance. Ce compteur intégré au système Linky (en anglais, link signifie “lien”) est à l’étude depuis 2006. Après plusieurs arbitrages/compteur, il offre huit contacts – horloge, cryptage, logiciel évolué, etc –, il est communicant par un système radio et permet donc de satisfaire le client sur la gestion des problèmes, les factures estimatives, la présence à la relève ou aux petites interventions, etc.

 Ses avantages en termes de “bénéfices” : 10 000 emplois en plus, un territoire aménagé, un outil pour les clients et les fournisseurs, une filière qui va se mettre en place. Ce programme de 4 milliards d’euros a été expérimenté en ville (Toulouse) et à la campagne (Touraine) jusqu’au 31 mars 2011. Cet été, le décret sera pris en Conseil des ministres, en 2018 le système sera opérationnel.

 Quels avantages pour les collectivités territoriales ? Les tarifs bleu, l’éclairage public, connaître ses consommations et mieux les gérer, mettre en place un système de gestion de tous les bâtiments communaux.

Vers la sobriété énergétique. Yves Trolet déclare : “Les solutions gaz/EnR sont les mieux adaptées aux collectivités territoriales.”. Les énergies non renouvelables (EnR), le photovoltaïque par exemple, sont actuellement privilégiées dans le rôle de conseil accru dispensé par GRDF sur le terrain. Yves Trolet doit d’abord promouvoir le gaz naturel lui-même, parfois décrié. “Sa production explose mais nous sommes dans un univers très concurrentiel dans lequel la question des infrastructures est déterminante. Nous, on distribue en basse et moyenne tension, ou haute pression, dans les collectivités d’une région Manche-mer du Nord, comme ERDF. Et surtout, nous conseillons de plus en plus, donc nous gérons notre réseau mais aussi assurons la formation de nos conseillers. Car il y a une attente des collectivités, des investisseurs et des clients. Le problème actuel étant qu’il faut répondre à cette exigence :’je veux des solutions innovantes, performantes, développement durable et pouvoir comparer les consommations’.”

 Un dispositif complet a donc été bâti pour réduire les consommations et aller vers la sobriété énergétique via la récupération d’énergie optimale sur la combustion du gaz naturel, l’énergie solaire thermique (récupération d’énergie sur eau ou nappe), l’énergie solaire (photovoltaïque) et la cogénération. Dispositif à partir duquel des solutions sont fabriquées en matière de chauffage, de climatisation, de ventilation, planchers chauffants, etc. On voit l’utilité pour les collectivités de travailler sur plusieurs bâtiments à la fois.

 Mix énergétique. Mais la question de base est, d’après Yves Trolet : “Le mix énergétique français a-t-il besoin du gaz naturel ?” Le problème est d’abord… électrique car le nucléaire ne suffit pas en période de pics et la plupart des solutions à cela ne sont pas bonnes car productrices de gaz à effet de serre. On constate un frein au tout électrique en neuf, au nucléaire comme base, et aux EnR non stockables ou stockables. La solution est donc le gaz naturel : “abondant, modulable, performant, à basse émission de CO2, il est indispensable”, conclut Yves Trolet.

 Quelle voie emprunter ? Trois directions sont possibles : la chaudière à condensation qui a “encore un bel avenir” dixit Yves Trolet ; la pompe à chaleur au gaz naturel (35% d’EnR) utilisée en collectif, par exemple au lycée Darchicourt d’Hénin- Beaumont, mais qui passe en individuel en 2012 ; l’écogénérateur fourni par des sociétés comme De Dietrich, qui produit 80% de l’électricité d’un logement au prix du gaz et 25% d’économie financière. Les premières installations sont en cours de pose, RTE a déjà économisé 1 M €, les générateurs ont fait baisser de 2 à 4% les pics de consommation. Les pompes à chaleur hybrides, elles, prennent dans la condensation/chaudière et la pompe à chaleur ce qu’il y a de mieux de part et d’autre du seuil des 5 degrés Celsius. Dès 2012-2013, ce procédé sera commercialisé en Europe.

 Question de coût. Tout cela estil adapté aux écoquartiers? Oui, répond Yves Trolet : “Le fonds ‘chaleur’ prévoit de financer massivement les investissements en chaleur renouvelable dont les RCU (les réseaux de chaleur urbaine), en chaufferies et réseaux. Cette solution centralisée est ‘la’ solution à un nouvel écoquartier, mais aussi pour l’environnement. Mais elle doit aussi être durable, il faut le dire aux collectivités. Il faut des filtres pour les rejets de particules bois, c’est cher, il faut donc de grosses chaufferies.”

 Quatre atouts existent. D’abord, le coût d’investissement est meilleur car élevé en RCU, il est compris dans le coût de la chaleur. D’autre part, en gaz, le coût d’investissement est nul sauf au travers du prix du logement qui en est équipé. Ensuite, les solutions gaz/EnR sont mieux adaptées aux évolutions des écoquartiers. La majorité de l’investissement devra être faite au début, il faudra ensuite amortir au fil des tranches. Il vaut mieux fonctionner par groupes de bâtiments ou îlots. Enfin, l’atout 4 est que les variations de rejets de CO2 d’une solution RCU/ bois par rapport à une solution gaz/EnR doivent être mesurées à l’aune des coûts de la tonne CO2 évitée. “Le RCU/bois est toujours meilleur que le gaz. Il faut évaluer au-delà de 100 € la tonne de CO2 évitée, poursuit Yves Trolet. On atteint des 800 € avec des projets pas raisonnables. Nous disons à ces gens de regarder la solution gaz. Nous aidons les collectivités. Demain, l’injection de biométhane, ce gaz vert produit sur vos territoires pour divers besoins comme les transports, sera précieux : gardez vos tuyaux, ils serviront, c’est un bon carburant. Et songeons que dans dix ans, poursuit Yves Trolet, le BBC sera dépassé, on sera au bâtiment à énergie positive et il y aura des solutions gaz/EnR.”