Bilan 2021 du port de Dunkerque
Un trafic en hausse porté par une année exceptionnelle pour le conteneur
Les chiffres pour l’année 2021, dévoilés le 12 janvier dernier par le Port de Dunkerque, montre une progression totale du trafic de 8%. Encore impacté par la crise sanitaire, le port n’a pas retrouvé le trafic «tourisme» transmanche d’avant 2020 (-32% pour les passagers), mais peut compter sur un trafic conteneurs en très forte hausse (+41%).
Avec une progression de trafic de 8% en 2021, avec 48,1 millions de tonnes (au lieu de 45,1 en 2020), le port de Dunkerque a vécu «une très belle année et une bonne reprise après la crise de 2020», a salué Emmanuelle Verger, présidente du conseil de surveillance, en préambule de l’annonce des résultats. Globalement, tous les trafics ont connu une hausse, sauf les céréales, le charbon et le transmanche. La reprise économique a ainsi permis aux hydrocarbures de progresser de 12% avec 3,7 millions de tonnes. Un arbitrage plus favorable à l’Europe par rapport à l’Asie a offert une progression de 17% au trafic du GNL, avec 62 escales enregistrées au terminal méthanier.
Les vracs solides enregistrent une hausse de 11% avec 20,1 millions de tonnes. Dans le détail, les minerais, portés par la reprise économique (notamment chez ArcelorMittal), ont vu leur trafic augmenter de 29% alors que le charbon, très impacté par la transition écologique engagée, poursuit sa baisse avec -1% cette année.
Après une année record en 2020, le trafic céréalier a connu une baisse de 29% à 2,4 millions de tonnes, et cela, malgré une bonne reprise des importations.
Les marchandises conventionnelles, tirées par les exportations sidérurgiques de produits finis et semi-finis, enregistrent, quant à elles, une très belle hausse de 48%.
Record historique pour le trafic conteneurs
Le trafic transmanche est, en ce qui le concerne, toujours très impacté par la crise sanitaire, notamment sur le tourisme avec 79 000 véhicules (-54%) et 700 000 passagers (-35%). En revanche, la nouvelle ligne de fret vers le port de Rosselare en Irlande, mise en place dès l’entrée en vigueur du Brexit, est un plein succès. En 2021, elle a transporté 53 000 remorques accompagnées ou non, ce qui représente un tiers du trafic qui se faisait auparavant via Douvres et la Grande-Bretagne.
Mais la très bonne nouvelle reste le record historique enregistré par le conteneur qui, avec un trafic à 652 000 EVP, a progressé de 41% par rapport à 2020 et a été multiplié par trois depuis 2010, date de la prise en main du terminal par l’opérateur Terminal Link. Une excellente santé qui s’explique, notamment, par la congestion des ports concurrents, belges entre autres, par la confiance accrue des chargeurs des Hauts-de-France (grande distribution, agroalimentaire et e-commerce) et par le fort développement du transbordement (c’est-à-dire le chargement de marchandises arrivées par des lignes transocéaniques dans des navires plus petits destinés aux lignes maritimes régionales). C’est notamment le cas vers la Grande-Bretagne dont peu de ports ont la capacité de recevoir les porte-conteneurs dernière génération, capables de transporter 22 000 EVP. Deux nouveaux services vers Liverpool et Bristol ont d’ailleurs été inaugurés en 2021, faisant de Dunkerque le premier port français de transbordement.
Des investissements pour développer le rail
Les perspectives pour 2022 sont plutôt bonnes, portées par de nombreux projets et investissements. Ainsi, au printemps, le nombre de voies ferrées du terminal conteneurs aura été doublé pour un montant de 10,7 millions d’euros, cofinancé par l’Etat dans le cadre de France relance. De 3% en 2021, la part du ferroviaire dans le transport des conteneurs devrait atteindre 7% en 2024. (Le fluvial représente, lui, 7% et le transport combiné, 10%).
D’ici 2023, un nouveau terminal de ferroutage sur le terminal transmanche doit également être inauguré. Il permettra à une partie des camions, en provenance de Douvres ou de Rosselare, de poursuivre leur route par rail et non par la route. Et 2022 doit voir aussi le début des travaux d’une nouvelle passerelle «roulier» dans ce même terminal afin de fluidifier et d’accélérer l’embarquement des camions. La mise en service est prévue en 2024, pour un investissement de 40 millions d’euros.
Le terminal céréalier va bénéficier d’un investissement de 8 millions d’euros pour la construction d’un nouveau terre-plein sur lequel l’opérateur Nord céréales va construire de nouveaux silos.
Excellentes perspectives pour la logistique
Sur le volet industriel, le port doit livrer au 3e trimestre 2022, 40 hectares supplémentaires «prêts à bâtir» dans la zone Grandes Industries labellisée «Choose France», sur les communes de Bourbourg et de Saint-Georges-sur-l’Aa. C’est là qu’une première entreprise, le groupe belge Claerbout, l’un des leaders mondiaux de la frite surgelée, a choisi de s’implanter. Un investissement de 140 millions d’euros et la perspective, à terme, de 320 emplois créés. La première ligne est prévue pour être opérationnelle mi-2023. Par ailleurs, le port se réjouit de voir sa nouvelle zone de logistique d’une superficie de 150 hectares «clés en main», aménagée à deux pas des terminaux conteneurs et transmanche, déjà réservée à 80%. L’entreprise parisienne SDAN y livrera cette année un premier bâtiment de 43 700 m², avant, au second semestre, un autre bâtiment de grande hauteur automatisé destiné à la logistique du froid. Un investissement de 30 millions d’euros.