Un tournant à angle droit…
La fédération des agences de développement économique et des comités d’expansion a rendu un rapport dressant l’état des lieux et les perspectives pour ces structures territorialisées.
La fédération des agences de développement économique de France est inquiète. Dans un rapport de 64 pages (écrit par Brigitte Fouilland, professeur à Sciences-Po Paris et Cécile Collot, consultante) faisant l’état des lieux des structures, elle montre une inquiétude qui colle à la crise. Moins de soutien financier des pouvoirs publics conduit ces structures à envisager une redéfinition de leur rôle et une meilleure appréciation de la taille des territoires dont elles cherchent à faire la promotion. «Plutôt que d’attendre (…), elles décident de prendre en main leur avenir. Elles revoient donc leur organisation, leurs métiers, leur modèle économique. Rapprochement, conventionnement, voire fusion avec d’autres acteurs, élargissement de leur périmètre d’action, ou recentrage sur un cœur de métier ; commercialisation des services…». Trois objectifs sont dans le viseur de la fédération : «une contractualisation régionale ; un dialogue département-intercommunalité ; et mise en œuvre du principe de subsidiarité». Et la fédération de s’alarmer du risque, pour les collectivités, d’être cantonnées à «des compétences exclusives», regrettant «le champ d’incertitude» de la loi du 16 décembre 2010.
Un réseau particulièrement structuré en Nord-Pas-de-Calais. Les agences ont intérêt à défendre la place des collectivités territoriales si elles ne veulent pas voir se contracter les subventions locales après celles de l’Etat. Les agences soutiennent une «capacité à agir» à partir des territoires, fussent-ils concurrents. D’autre part, la pertinence des actions dépasse de facto les limites administratives. Comment la compétition entre territoires s’accommode-t-elle du franchissement naturel des arrondissements ? Le rapport dessine quelques perspectives comme la catégorisation par échelle des agences de développement. A champ géographique régional, territorial (+ 300 000 hab.) et à moins de 300 000 hab. Le focus sur le Nord-Pas-de-Calais indique que le réseau est «fortement structuré» grâce à la conférence permanente du Schéma régional de développement économique (le SRDE réunit 250 personnes) mis en place par le Conseil régional. La déclinaison en Plans locaux est également mise au profit du tissu entrepreneurial. Le rapport juge aussi le faible nombre des départements comme un avantage dans la gouvernance. L’implication des quatre CCI territoriales se concrétise dans les 25% du financement sur lesquels vivent les agences. La plupart de ces dernières mixent les activités promotionnelles exogènes avec l’accompagnement des mutations économiques endogène qui touchent leur territoire respectif. Se penchant sur les agences de la Côte d’Opale (Calais, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque et Saint-Omer), les experts pointent leur collaboration à travers le GIE qu’ils ont construit. Mais qui ne va pas encore au-delà de la simple communication et du marketing territorial. Charte graphique et participation commune à des stands nationaux et internationaux ne forment qu’une première et petite étape.