Un ton plus économique et commercial

Le 1er juin, les 90 exposants ont évolué dans une ambiance plus «business». Il était cette fois-ci organisé à la fois par l’agence territoriale CDE et la société de communication spécialisée Cotéo.

Bruno Lee, directeur et créateur de l'agence Cotéo. La société de com régionale a fait une entrée en force dans l'organisation du rendez-vous cambrésien.
Bruno Lee, directeur et créateur de l'agence Cotéo. La société de com régionale a fait une entrée en force dans l'organisation du rendez-vous cambrésien.

D.R.
À la fin des discours, exposants et partenaires ont été invités à monter sur scène.

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Bruno Lee, directeur et créateur de l'agence Cotéo. La société de com régionale a fait une entrée en force dans l'organisation du rendez-vous cambrésien.

En juin 2016, déjà au palais des Grottes de Cambrai, la première édition de ce salon, initiée par l’agence associative Cambrésis développement économique (CDE), avait duré deux jours. À l’époque, il était question que ce rendez-vous ait lieu tous les deux ans. Mais, changements : le salon est revenu cette année et la deuxième édition n’a duré qu’un seul jour. Elle a vu l’arrivée, en force, de l’agence de communication Cotéo, implantée sur la Côte d’Opale.

 

Une agence dans l’organisation. Comme le précise Bruno Lee, son directeur et créateur, Cotéo est organisatrice de six autres événements du même genre dans les Hauts-de-France. Lancée en 1989, elle a son siège à Calais et compte 17 salariés.

Charles Blangis, président de CDE, a expliqué qu’il s’agissait cette année, effectivement, d’une «coproduction» et qu’il était préférable que l’organisation, «lourde», soit confiée à un spécialiste des salons professionnels. «On n’a pas attendu deux ans, c’est vrai, mais on s’est rendu compte qu’il y avait une attente et des besoins du côté du monde économique du Cambrésis.» 

 

Attentes des chefs d’entreprise. Dans son intervention, Charles Blangis s’était exprimé au nom des chefs d’entreprise, plongeant son public dans les intentions affichées par le nouveau président de la République. Pour M. Blangis, les urgences sont claires : «un code du travail à alléger (il l’a qualifié d’obèse) et à simplifier» ; «stopper et inverser l’inflation normative et législative» qui «complexifie» et «rigidifie» l’action des chefs d’entreprise ; des investissements, de l’innovation et de la création à faciliter. Autre interpellation du monde politique : l’attente de la concrétisation des projets sur l’ex-BA 103 et l’avenir du projet de canal Seine-Nord. Pour lui, il y a beaucoup de contraintes et d’incertitudes à lever.

 

Innovation. Au moment des discours, une nouvelle entreprise qui s’implante à Gouzeaucourt  a été mise à l’honneur. Pour les élus, elle symbolise à la fois l’innovation et l’accueil des entreprises qu’assure l’agence CDE. Elle est donc présidée par Charles Blangis (président d’un groupe d’entreprises implanté au Cateau) et dirigée par Rodolphe Richez.

Le jeune président de la SAS InnovaFeed, Clément Ray, a pris la parole. Rappelons qu’InnovaFeed, dont nous avons déjà parlé dans ces colonnes, est une jeune entreprise d’une quinzaine de personnes pour l’instant. Elle a été créée en 2015 et s’est très vite installée au Génopole d’Evry. Son activité, c’est la transformation de larves d’insectes en farines et huiles destinées à l’alimentation des poissons d’élevage.

Clément Ray a insisté sur l’accueil qu’il avait reçu et la rapidité de son implantation : «en moins de deux ans». Il a annoncé le démarrage de cette fabrique de protéines pour septembre. C’est l’évolution de la réglementation européenne (le projet touche à l’alimentation humaine, très réglementée) qui a rendu possible ce projet, porteur de solides ambitions, et permis la création d’une première société du genre en Europe, le tout dans un environnement international très concurrentiel.

 

Évolution du paysage institutionnel. L’édition 2017 a montré également qu’en coulisses le paysage institutionnel changeait. À la fois sous l’effet de  la loi NOTRe du 7 août 2015, qui a revu l’organisation territoriale et redéfini les compétences, notamment des Départements et des Régions. Et aussi en raison des choix et économies budgétaires. Cela se traduit par une présence plus forte de la Région des Hauts-de-France dans les politiques économiques, d’où le ton entrepreneurial du salon. Cela explique aussi l’incertitude qui plane actuellement sur les ruches d’entreprises dont le Département doit se séparer. Le Cambrésis en compte une à Beauvois-en-Cambrésis. Guy Bricout, président de la communauté de communes du Caudrésis et du Catésis (la 4C), a confié que le sort de la Ruche, dont la Région ne veut pas, pourrait se régler avec sa reprise par l’agence CDE dans laquelle les intercommunalités sont historiquement engagées. On a noté aussi l’amorce d’un retour de la CCI Grand-Hainaut vers le territoire. Ce changement, attribué à la nouvelle présidence, se traduit notamment par le financement du poste de directeur de l’agence CDE, occupé par Rodolphe Richez, retourné à la CCI et «mis à disposition» du territoire par le biais d’une convention.

 

ENCADRE

Priorité au business 

 

Coorganisateur de ce salon, Bruno Lee, directeur de l’agence de communication Cotéo, relève quelques-uns des aménagements entrepris afin de faciliter le business et le commerce. D’abord, les quelque 90 exposants ont été décloisonnés afin de créer un effet open space, où tout le monde se voit. Ensuite, un «salon inversé» a été organisé le matin. L’idée est de réunir en un lieu dédié des donneurs d’ordres ainsi que des collectivités (susceptibles de passer des marchés publics) et d’inviter sous-traitants et prestataires éventuels, déjà exposants ou visiteurs, à venir les rencontrer pour présenter services et produits. Enfin, l’accueil a été plus “numérique”.

Des ateliers (marchés publics, innovation par le design, digitalisation avec la BGE, véhicules en auto-partage lancés par une grande marque automobile) et la présence de clubs d’entreprises locaux ont confirmé ce ton très business.
Les collectivités publiques et consulaires concernés par l’économie et l’emploi/formation ont représenté le versant territoire de ce salon. Tourisme et culture sont, cette fois-ci, passés au second plan, même si les équipements culturels
ont été, malgré tout, considérés comme des outils de valorisation pour les entreprises.