Un succès aussi étonnant que discret

«On a donné un coup de neuf à un secteur traditionnel», résume le gérant, Sébastien Dessolle. Son métier depuis quatre ans : trouver des solutions quels que soient les supports ou les clients. Parmi eux, indirectement : l’Elysée, la Maison Blanche…

Sébastien Dessolle, le gérant, et son épouse, Hélène. Lui s’occupe du commercial et de l’administratif. Elle de la création et du suivi des fabrications.
Sébastien Dessolle, le gérant, et son épouse, Hélène. Lui s’occupe du commercial et de l’administratif. Elle de la création et du suivi des fabrications.

Sébastien Dessolle, 43 ans, diplômé en gestion commerciale, gére Cambrai broderie et impression, une SARL créée en mai 2009. Il aime bien raconter ses débuts, dDans un grand sourire : «Au départ, on m’a pris pour un fou. Vous imaginez : dire, en pleine crise, à un banquier que l’on va se lancer dans le textile ! Il m’a prêté 16 000 euros mais je peux vous dire qu’il a pris toutes les garanties… Mais, par mes arguments et mon passé dans la broderie à Villers-Outréaux, j’ai réussi

D.R.

Sébastien Dessolle, le gérant, et son épouse Hélène. Lui s’occupe du commercial et de l’administratif, elle de la création et du suivi des fabrications.

à le convaincre, de même que la Ruche de Beauvois-en-Cambrésis qui m’a accueilli.»

Le banquier a depuis changé d’avis. Quatre ans plus tard, l’entreprise est en effet passée de deux personnes − lui en tant que gérant et son épouse Hélène en tant que salariée – à dix. Le chiffre d’affaires a progressé de 129% et le gérant a complété, avec du neuf, son parc de machines : découpe laser, impression, broderie (dont une «multi-têtes» de 7 m de long et de 4 tonnes). Il a quitté la Ruche en juillet 2012 pour s’installer à Ligny-en-Cambrésis, au sud de Caudry, dans 800 m2.

Un coup de jeune au traditionnel. Son activité, il la définit comme étant de l’ennoblissement textile. Le panneau à l’extérieur annonce de la personnalisation de vêtements et de diverses façons : broderie, sérigraphie, flocage, numérique, découpe laser, strass… On peut ajouter résine, paillettes. «Nos clients, ce sont des centrales d’achats, des boîes de communication, des sociétés de prêt-à-porter, des stylistes, des organisateurs de soirées VIP… Aujourd’hui, on nous connaît comme étant capables de trouver des solutions à tous les supports, bleus de travail ou costumes de scène, et de répondre à toutes les normes existantes.»

Des clients, il en compte aujourd’hui 200 environ dans 22 pays. Le plus étonnant, c’est qu’il a ainsi travaillé indirectement, et en toute discrétion, pour la Maison Blanche, l’Elysée, un parc d’attractions, des vedettes du show business ou du sport, mais aussi pour l’armée, l’aérospatiale… Le logo, le marquage, la personnalisation doivent, dit-il, s’intégrer parfaitement aux supports, vêtements techniques ou costumes à paillettes !

Créativité et recherche. Sébastien Dessolle a l’habitude qu’on lui demande s’il a un secret… ou plusieurs. Là, il explique que son épouse, Hélène, diplômée Arts et Métiers à Saint-Quentin, est à la fois créatrice, styliste et celle qui suit la fabrication, que la recherche et développement est soignée et que son équipe est particulièrement compétente. «Nous sommes ‘un enfant de la crise’, ça doit jouer. En très peu de temps, tout en restant inconnus du grand public, on s’est fait connaître des professionnels. Le bouche à oreille a bien fonctionné et on est toujours dans le flux tendu.»

Il précise que son outil de travail peut aussi bien travailler à la pièce que sur des séries de supports, de 10 à 15 000 exemplaires.