Un salon de l’emploi pour un Grand Chalon recruteur
Le 10 mars dernier, le Grand Chalon organisait son premier salon de l’emploi au Colisée de Chalon-sur-Saône. Ce premier rendez-vous s’est avéré un succès et pourrait donner lieu à une seconde édition à l’automne afin d’aider les entreprises et les demandeurs d’emploi à se rencontrer alors que plusieurs projets d’implantation se concrétisent.
Accompagner les demandeurs d’emploi à s’insérer professionnellement n’a pas été la seule motivation du Grand Chalon pour organiser son premier salon de l’emploi le 10 mars dernier. « Certaines entreprises du territoire doivent renoncer à des commandes, refuser des contrats ou ne peuvent se développer par manque de main d’œuvre. Nous voulions donc essayer de faire se rencontrer plus facilement l’offre et la demande » détaille Sébastien Martin, président du Grand Chalon.
Avec un taux de chômage à 7%, les acteurs économiques n’arrivent pourtant pas à mettre les moyens humains en face des besoins. Le salon qui s’est tenu au Colisée de Chalon-sur-Saône réunissait 100 entreprises et acteurs de l’emploi qui ont proposé 900 offres. « Nous avions beaucoup de représentants de l’industrie, de l’hôtellerie-restauration, du bâtiment et des travaux publics, mais aussi du service à la personne. » Ces représentants se répartissait autour de six pôles principaux parmi lesquels figuraient aussi le transport et la logistique, l’agro-alimentaire.
Des projets de recrutement
Plusieurs entreprises s’installent sur le territoire du Grand Chalon, arrivant avec leurs besoins spécifiques. L’espagnol Vicky Foods, spécialiste de la fabrication de pain de mie, s’implantera à Saoneor entre la fin d’année 2022 et le début 2023. Le futur site de 60 000 mètres carrés va nécessiter la création de nombreux emplois pour sa mise en service avant d’atteindre un effectif final de 250 salariés. « La construction va débuter avant l’été et la première tranche va demander une centaine de personnes. »
Le projet du géant espagnol de l’agro-alimentaire va se traduire par un investissement de plus de 50 millions d’euros pour créer une usine 4.0 à la pointe de la technologie et des fonctions liées à la production, la robotique, l’administration, la logistique, les systèmes d’information ou encore la maintenance. A côté de Vicky Foods, l’Espace de loisirs 1055 attendu pour septembre 2022 dans les anciens locaux de Monsieur Bricolage sur Saoneor va employer entre 35 et 50 personnes. « Framatome va recruter également environ 150 personnes. »
Des métiers en tension
A travers ces projets d’envergure, mais aussi pour répondre aux attentes des nombreuses PME du territoire, le salon de l’emploi a mis l’accent sur les métiers les plus en tension. Parmi eux, dans l’industrie, les techniciens de maintenance, les chaudronniers, les agents de conditionnement et autres préparateurs de commande, magasiniers, développeurs informatiques ou ingénieurs en mécanique ou robotique figurent parmi les denrées rares. « 24% des emplois de notre territoire relèvent de l’industrie. »
Les réceptionnistes et serveurs en hôtellerie, les commis de cuisine en restauration, les aides ménagères et auxiliaires de vie dans le service à la personne, les chauffeurs poids lourds et caristes, mais aussi les plâtriers et maçons manquent eux aussi dans les rangs. « A côté des grands groupes, les PME ont participé au salon avec des besoins de trois, quatre ou cinq personnes. Même si les besoins sont toujours là, les déclarations préalables à l’embauche ont augmenté de 35 % dans l’industrie au troisième trimestre 2021 tandis que nous avions + 52% de CDI globalement sur notre territoire » se réjouit Sébastien Martin.
Au-delà du salon
Pour le président du Grand Chalon, avec 2 132 visiteurs, le premier salon de l’emploi a été un succès, mais cela reste insuffisant. « Des entreprises ont recruté directement sur place. Mais pour attirer les salariés, il faut enraciner les personnes et ça passe notamment par des formations d’enseignement supérieur dans les territoires intermédiaires comme le nôtre. Nous nous battons pour implanter des filières avec des licences et des masters. » Le Grand Chalon projette ainsi de passer de 2 500 à 3 000 étudiants post-bac d’ici 2030. « Pour éviter les déserts industriels, il faut former les gens en fonction des spécificités des bassins d’emplois. »
Pour l’heure, la collectivité s’est dotée d’un service pour accompagner les nouveaux arrivants sur le territoire afin de faciliter les recrutements. « Ecole, transport, logement, emploi pour le conjoint… Nous avons une personne dédiée à cette problématique pour épauler les entreprises. » Désireux d’aller plus loin dans l’aide au recrutement des entreprises de son territoire, le président du Grand Chalon et son équipe réfléchissent déjà à une deuxième édition du salon de l’emploi à l’automne prochain.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert