Un repli des créations classiques…
9 % de baisse de la création d’entreprises dans la région au second trimestre 2012. Les chiffres publiés par l’Insee régional au début du mois mettent en avant que l’univers de la création d’entreprise est loin d’être au beau fixe surtout qu’il est uniquement poussé par le statut d’auto-entrepreneur.
Repli de la création d’entreprises en Lorraine…comme au niveau national ! Après un pic enregistré au premier trimestre (du fait du boom toujours de l’auto-entrepreneuriat), les créations d’entreprises en Lorraine «reviennent à leur niveau de la fin de l’année 2011», assure l’Insee régional dans son étude de début de juillet qui vient de paraître (disponible sur le www.insee.fr/lorraine). Au total 3588 créations d’entreprise au compteur…dont 2285 d’autoentrepreneurs. Ce statut est le seul à tirer la création d’entreprises dans l’Hexagone et surtout dans la région Lorraine (sauf en Moselle où il enregistre une baisse annuelle de 0.3 %), qui s’affiche comme une des régions les plus «consommatrices» de ce type de statut. Sur une année, le nombre d’auto-entrepreneurs a augmenté de + 3.3 % dans la région et la hausse est surtout présente dans les Vosges (+ 15.2 %) et la Meuse (+ 6.9 %), les deux départements les plus touchés par le chômage. Une donne qui corrobore une analyse nationale faite par l’Insee en février dernier, qui relate qu’un tiers des autoentrepreneurs sont d’anciens chômeurs et que deux auto-entrepreneurs sur trois étaient salariés du privé.
60 % d’auto-entrepreneurs
«Trois auto-entrepreneurs sur quatre n’auraient pas créé d’entreprise sans ce régime. Ils déclarent avoir voulu par ce biais développer une activité de complément ou assurer leur emploi.» Ils semblent donc peu nombreux à vouloir créer réellement une «véritable» entreprise. Sur le sujet du passage de l’auto-entrepreneuriat à la création d’entreprise pure sous d’autres formes juridiques, aucune véritable étude n’est réellement présente aujourd’hui. Si on enlève la part importante (près de 60 %) des auto-entrepreneurs, la création d’entreprises classiques est loin d’être au beau fixe. «En glissement annuel, la plupart des secteurs enregistrent une baisse des créations classiques. Là où les auto-entrepreneurs ne compensent pas cette diminution, la baisse totale est sensible : – 8.5 % dans le commerce, – 8 % dans les services aux ménages. L’hébergement-restauration fait exception (+ 10 % des créations classiques) et l’ensemble des créations dans ce secteur augmente d’un quart par rapport au deuxième trimestre», continue l’Insee Lorraine. L’autoentrepreneuriat, s’il peut apparaître comme une bonne chose en matière de test de fiabilité d’une activité, est de plus en plus contesté par bon nombre de fédérations professionnelles qui voient en ce statut de la concurrence déloyale. Le statut même devrait être modifié mais rien n’est encore réellement spécifié sur le sujet (voir encadré). Aujourd’hui, il est le seul à booster la création d’entreprise… dans les chiffres.