Un rassemblement de LFI contre l'antisémitisme perturbé par des contre-manifestants
Un rassemblement contre l'antisémitisme organisé par La France insoumise (LFI) près de l'emplacement de l'ancien Vel d'Hiv, a été perturbé dimanche matin à Paris par des contre-manifestants qui reprochent au parti de...
Un rassemblement contre l'antisémitisme organisé par La France insoumise (LFI) près de l'emplacement de l'ancien Vel d'Hiv, a été perturbé dimanche matin à Paris par des contre-manifestants qui reprochent au parti de Jean-Luc Mélenchon ses ambiguïtés sur cette question.
Portant des pancartes "Touche pas à la mémoire", "Touche pas au Vel d'Hiv", quelques dizaines de manifestants ont perturbé le rassemblement qui avait pour but de déposer des gerbes de fleurs au square des Martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver, dans le XVe arrondissement.
Cette action a été approuvée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). "Honneur à celles et ceux qui se sont opposés ce matin à ce que le mémorial du Vel d'Hiv soit souillé par les récupérations de LFI!", a commenté sur X la principale instance représentants les Juifs de France.
Un rassemblement plus important prévu par LFI avait été interdit par la préfecture de police de Paris, mais le dépôt de fleurs avait été autorisé.
LFI entendait ainsi manifester contre l'antisémitisme sans participer à la grande marche civique organisée à l'appel des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Celle-ci aura lieu à partir de 15H00 entre les sièges des deux chambres.
"Faire cela, c'est honteux, ça devrait être un moment de rassemblement", a déclaré sur place le député Insoumis Antoine Léaument, tandis que les contre-manifestants entonnaient les cris de "collabos", en référence notamment au refus du parti de gauche radicale de qualifier le Hamas palestinien de mouvement "terroriste".
"Il est impossible de manifester avec l'extrême droite contre l'antisémitisme", a-t-il ajouté pour justifier la décision de son parti de boycotter la marche qui aura lieu dans l'après-midi en présence du Rassemblement national.
-"Scandaleux"-
"Nous continuerons de lutter pied à pied contre l'extrême droite et ses idées", a pour sa part affirmé la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, dénonçant sur le réseau X (ex-Twitter) l'action d'"une dizaine d'excités".
Interrogé à son tour sur BFMTV, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a jugé "scandaleux" que ce rassemblement, également à l'appel d'organisations de jeunesse, ait été interrompu. Il a dénoncé "quelques dizaines de personnes qui participent sans doute de groupuscules qui s'en sont déjà pris à LFI".
Le message du parti de la gauche radicale sur l'antisémitisme est brouillé ces dernières semaines par plusieurs prises de positions jugées ambiguës de son leader Jean-Luc Mélenchon.
L'ex-candidat à la présidentielle a de plus ces derniers mois multiplié les passes d'armes avec le Crif.
Après un rassemblement le 9 octobre, deux jours après les massacres commis par le Hamas en Israël, il avait accusé l'organisation juive d'"empêcher la solidarité des Français avec la volonté de paix" au Proche-Orient. Jean-Luc Mélenchon est un "ennemi de la République", avait répliqué Yonathan Arfi, le président du Crif.
Signe de cette confusion du message de LFI, un de ses députés, David Guiraud, a déclenché une tempête politique samedi en semblant minimiser les atrocités du Hamas.
C'est cette attaque d'une cruauté et d'une ampleur sans précédent, puis la riposte militaire israélienne massive sur Gaza, qui ont entraîné une explosion du nombre des actes hostiles aux juifs en France.
Le Vélodrome d'Hiver avait été en 1942 le théâtre de la rafle de milliers de juifs qui y avaient été regroupés avant d'être déportés dans les camps d'extermination nazis.
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