Un PSE à la pharmacie mutualiste de Maubeuge

Nouveau choc pour la Mutualité à Maubeuge : 67 suppressions de postes y sont envisagés, 37 à l’UDEVE qui y conserve son activité et 28 à Pôle santé services promis à la fermeture. Conséquence de la crise, mais surtout de la séparation imposée des activités mutualistes de celles des services de soins et d’accompagnement mutualistes (SSAM).

Un PSE à la pharmacie mutualiste de Maubeuge

D.R.

 

 

Après la disparition de la mutuelle L’Avenir mutualiste en 2010 dont le rayonnement portait essentiellement sur le bassin de la Sambre-Avesnois, les structures qui lui ont succédé dans sa partie «Livre III», c’est-à-dire celles qui proposent des services de soins et d’accompagnement mutualistes (SSAM) ou du secteur concurrentiel, se trouvent aujourd’hui d’autant plus impactées par la crise que leur modèle économique a fortement évolué. Si l’activité de remboursement complémentaire des soins de santé, ce qu’on appelle le “Livre II”, de l’Avenir mutualiste a été reprise par la mutuelle Apreva, le “Livre III” a été scindé en deux avec les créations d’une part de l’UDEVE, union de mutuelles solidaires qui propose des SSAM comme la pharmacie, le cabinet dentaire, le portage de médicaments, l’esthétique, la naturopathie…, et d’autre part de Pôle santé services, une SAS en charge de la livraison de médicaments longue distance, du site internet, du matériel médical.

Si la première va continuer son activité sur un mode réduit à Maubeuge, l’officine de Tourcoing étant promise à la fermeture, la seconde, qui affiche un déficit mensuel supérieur à 100 000 €, apparaît condamnée puisque sa fermeture a été annoncée. Au total, ce sont 67 suppressions de postes qui ont été annoncées. L’UDEVE a lancé un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui porte sur 37 suppressions de postes. Il a été présenté le 27 mai au comité d’entreprise avec remise des documents. Une première réunion s’est tenue le 5 juin qui a débouché sur la nomination d’un expert. Tous les secteurs d’activité de l’UDEVE sont impactés, de la pharmacie aux services de la comptabilité et du personnel… Pour Pôle santé services, c’est la totalité de la structure qui pourrait être fermée, soit 28 postes supprimés, son président, Francis Parent, assurant qu’Apreva, son actionnaire unique, «remplira toutes ses obligations».

Le président de l’UDEVE, Bruno Templier, explique le PSE par une décroissance du chiffre d’affaires de la pharmacie, principal contributeur de l’UDEVE, entre 5 et 10% par an, et par un «coût énorme» du portage de médicaments. Pour un observateur du secteur, «c’est, au-delà de la crise qui frappe toutes les officines, le modèle économique qui, suranné, explique ces difficultés. Autrefois, il permettait le portage de médicaments. Aujourd’hui, la baisse d’activité et de la marge impose une réduction de la voilure. On est dans une activité de services avec comme problématique essentielle la main-d’œuvre. Quand une entreprise mange systématiquement par déficit ses fonds propres, vous pouvez la recapitaliser, mais si elle continue… ».