Un projet inédit de bancs d’essais

Il s’appelle «Cademce», a été initié dans la Somme avant d’être repris par le groupe familial GMB Invest/ICM. Il concerne le ferroviaire et consiste à tester, dans les conditions du réel, le système de captage électrique entre pantographes et caténaires.

Charles-Edouard Marquet et une vue virtuelle de l’usine en projet à l’horizon 2019.
Charles-Edouard Marquet et une vue virtuelle de l’usine en projet à l’horizon 2019.

Selon Charles-Edouard Marquet, 35 ans, ingénieur sorti de l’ISEN de Lille, aujourd’hui directeur général de la holding du groupe familial GMB Invest/ICM, le projet «Cademce» devrait être opérationnel fin 2019 et serait «unique au monde». «Il consiste, explique-t-il notamment, à caractériser, en laboratoire d’essai, le captage électrique entre les pantographes et les caténaires dans le but d’améliorer la fiabilité, la conductivité, la qualité du captage du courant. Particularité de la plateforme de trois bancs : ils testent le système dans les conditions du réel, jusqu’à 500 km/h, à des températures allant de moins 20 à plus de 60 degrés, et avec la capacité de faire varier les contraintes…» L’Avantage ? Ces bancs évitent les essais sur voies, tout en simulant les déplacements et donc tous les cas de figures extrêmes possibles. Le nom du projet résume l’enjeu : «Caractérisation dynamique et environnementale de moyens de captage électrique». Le projet «Cademce» a une histoire, explique-t-il. Porté par une première société à Méaulte, dans la Somme, avec de grands industriels du ferroviaire (SNCF, Alstom…) et le soutien de la Région Picardie à l’époque, il avait tourné court, mi-2016, en raison d’un problème de génie civil dans la dalle de béton de l’usine. «Le 27 février 2018, le groupe a fait l’acquisition du projet et décidé de l’implanter au technopôle Transalley, au cœur de ce cluster dédié aux mobilités innovantes. Le choix était évident. Ici, on est à proximité des donneurs d’ordres, des sous-traitants, de la recherche…» Deux filiales du groupe, une italienne et une française, déjà spécialisées dans la conception, l’installation et la maintenance de moyens d’essai, vont relancer le projet, dans le Nord cette fois-ci et avec le soutien (espéré) de la nouvelle Région des Hauts-de-France.

Une usine de 1 200 m2 à construire

Le directeur général précise que des pourparlers sont en cours pour l’achat d’un terrain et que le montage financier est aussi à l’étude. La plateforme des trois bancs d’essai serait installée dans les 1 200 m2 d’une usine créée spécialement, selon un cahier des charges particulier. Elle devrait entrer en service fin 2019 et employer sept personnes, dont un ingénieur de l’ancienne société. Les deux filiales qui vont mettre en œuvre le projet «Cademce» sont Industrelec, spécialisée dans les bancs d’essai pour l’automobile, la distribution d’énergie et le ferroviaire, et Apicom, qui possède plus de 3 000 bancs d’essai de tous types dans le monde. Le groupe, fondé à Paris par Claude Marquet, est maintenant basé à Bruxelles. Il compte environ 700 salariés en Europe, en Asie et en Amérique du Sud.