Un prof d'histoire et un vétérinaire pour devenir président d'Uruguay
Un professeur d'histoire de gauche et un vétérinaire de droite sont les duellistes du second tour de la présidentielle dimanche en Uruguay, pays de 3,4 millions...
Un professeur d'histoire de gauche et un vétérinaire de droite sont les duellistes du second tour de la présidentielle dimanche en Uruguay, pays de 3,4 millions d'habitants coincé entre Argentine et Brésil.
Yamandu Orsi, du Frente amplio, héritier de l'icône de la gauche uruguayenne José "Pepe" Mujica, et Alvaro Delgado, du Parti national du président sortant Luis Lacalle Pou, sont arrivés en tête du 1er tour avec respectivement 43,9% et 26,8% des voix le 27 octobre.
Le descendant de "Pepe
Yamandu Ramon Antonio Orsi Martinez, 57 ans, incarne à gauche l'espoir d'un retour au pouvoir après avoir gouverné l'Uruguay trois fois consécutivement de 2005 à 2020, sous Tabaré Vasquez (2005-2010 et 2015-2020) et José Mujica (2010-2015). Modéré, affichant un style vestimentaire décontracté, M. Orsi est, tout comme José Mujica, enraciné à sa terre, éduqué dans l'école publique et engagé pour l'égalité des chances.
Né en zone rurale, dans une maison sans électricité, il décroche en 1991 un diplôme de professeur d'histoire et a enseigné dans divers lycées du centre du pays. Il devient en 2005 secrétaire général de la commune de Canelones, dans l'aire urbaine de Montevideo, avant d'en être le maire en 2015, réélu en 2020.
Il a démissionné de son mandat municipal pour participer en juin aux primaires de la coalition de gauche du Frente amplio, largement remportées avec plus de 60% des voix contre l'ex-maire de Montevideo Carolina Cosse, qui avait pourtant le soutien des communistes et des socialistes. Elle est désormais sa colistière pour la vice-présidence.
Enfant, Yamandu Orsi a tenu l'épicerie familiale, été enfant de choeur et danseur folklorique, avant de rejoindre en 1989, à 22 ans, le "Mouvement de participation populaire" fondé par Mujica. Il a reconnu se préparer à la fonction présidentielle "depuis longtemps" mais n'a jamais exposé de vision pour le pays, et a été critiqué durant la campagne pour avoir refusé de débattre ou d'accorder des interviews aux médias.
M. Orsi a eu deux enfants, des jumeaux âgés de 11 ans, nés d'une deuxième union.
L'homme du président
Alvaro Luis Delgado Ceretta, 55 ans, s'est affirmé aux yeux des Uruguayens comme candidat potentiel à la fonction suprême durant la pandémie de Covid-19. Secrétaire général à la présidence en 2020 après l'élection de son "ami" Luis Lacacalle Pou, il était alors porte-parole du gouvernement, multipliant les apparitions télévisées.
Entré en politique au sein du Parti national dans le département de Paysandu (ouest), d'où est originaire sa famille maternelle, il a été coordinateur du groupe parlementaire du parti à partir de 1994 avant d'être nommé Inspecteur général du travail en 1999.
Elu en 2004 puis réélu en 2009 député de la circonscription de Montevideo, M. Delgado devient sénateur en 2014.
Avant d'entrer en politique, ce diplômé de la faculté vétérinaire de Montevideo a été vétérinaire conseil auprès d'exploitations agricoles.
Né dans les quartiers aisés de la capitale, M. Delgado a suivi des études dans des établissements privés catholiques et se dit pratiquant. Marié en 1997, il a trois enfants majeurs.
Durant la campagne il a été moqué, traité de "vulgaire" pour avoir qualifié de "bonbon" sa vice-présidente Valeria Rippol. C'était une "erreur", une "blague malheureuse", a-t-il reconnu après coup.
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