Un plan de revitalisation plus efficace que prévu

Dans le cadre de la fermeture de son site de Wizernes qui comptait 307 salariés, Arjowiggins devait investir 1,5 million d’euros pour revitaliser le territoire. 262 emplois devaient être créés, ce sont finalement 296 ETP qui ont vu le jour.

Pour Jean-Luc Blondeel, sous-préfet de Saint-Omer, ce plan a fonctionné parce que «les chefs d'entreprise ont retrouvé la confiance et ont décidé d'investir».
Pour Jean-Luc Blondeel, sous-préfet de Saint-Omer, ce plan a fonctionné parce que «les chefs d'entreprise ont retrouvé la confiance et ont décidé d'investir».

«Le bilan est positif. On a dépassé les objectifs en termes d’emploi.». Matthieu Boucher, chef de projet chargé des plans de revitalisation au cabinet Altedia, chargé du plan, est positif. L’objectif était d’atteindre 262 emplois nets créés sur le territoire, pour limiter le poids de la fermeture d’un site. C’est mission accomplie, puisque 296 ETP ont été créés. Il s’agit de CDI à temps plein pour l’immense majorité de ces emplois. Les entreprises qui avaient un projet d’embauche ont donc pu bénéficier de 3 750 € par salarié recruté dans le cadre de ce plan de revitalisation du territoire, 7 500 € si elles embauchaient un ancien salarié d’Arjowiggins. Au final, ce plan, démarré en février 2016, aura duré trois ans. Au premier trimestre 2019, les derniers versements seront effectués aux entreprises concernées : la moitié de la somme était versée après la période d’essai du salarié, l’autre six mois plus tard.

Des emplois industriels

Le cabinet Altedia a d’abord cherché à créer des emplois dans l’industrie, puisque c’est ce secteur qui voyait des postes supprimés. Sur ce point non plus, le cabinet n’a pas déçu, puisque l’industrie (93 ETP) et le service à l’industrie (le transport, secteur en pénurie [51 ETP] et l’ingénierie [15 ETP]) sont sur-représentés. Au total, 230 emplois sur 296 ont été créés dans ces deux grands secteurs, et ce, notamment grâce à une conjoncture économique plus favorable ces derniers temps dans le bassin d’emploi de Saint-Omer… Le secteur papetier a, pour sa part, bénéficié d’une partie du plan de revitalisation, à savoir 44 000 €. Cet argent a servi à financer des projets d’investissement. D’autre part, Sofie, l’agence de développement de la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer, a reçu 100 000 € pour des actions en faveur du développement économique du territoire.

Trois questions à… Matthieu Boucher, directeur de projet au cabinet Altedia

Matthieu Boucher, chef de projet chez Altedia : «On a dépassé les objectifs en termes d’emploi.»

Vous avez l’habitude de ce genre de plan, quels retours pouvez-vous faire sur celui-ci par rapport à d’autres territoires ?

Effectivement, on opère un certain nombre de conventions de revitalisation. Les résultats sont ici cohérents par rapport aux objectifs initiaux. Il y a des territoires pour lesquels la conjoncture est encore meilleure, d’autres pour lesquels elle est moins bonne… Nous sommes très satisfaits d’être arrivés à 100 %. Nous opérons une vingtaine de conventions de ce type par an. Elles sont très différentes. On a des objectifs de trente emplois à recréer, d’autres, comme ici, de 262 emplois. 

Le secteur industriel est très représenté. Était-ce une volonté de votre part ?

Il y avait deux types d’entreprise très soutenus : l’industrie et le service à l’industrie. Il y a un peu d’entreprises de BTP qui venaient s’implanter sur l’Audomarois, on a eu une dérogation. 

Le plan a-t-il bénéficié aux salariés d’Arjowiggins ?

L’idée, c’était de le faire dès que nous en avions l’occasion. Ça a bénéficié à neuf salariés au-delà de l’obligation de reclassement qui est faite avec un autre objectif. Au final, neuf emplois ont bénéficié de la majoration de ces aides, liée à leur statut d’ex-Arjowiggins.