Un pilotage par imagerie satellite du canal
La Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE) développe, avec le concours du CNES, d’AIRBUS et de DISAITEK, des outils innovants permettant un pilotage encore plus précis et réactif du chantier.
La Société du Canal Seine-Nord Europe
utilise désormais l'imagerie satellite et l’intelligence
artificielle pour la construction des ouvrages et leur surveillance.
Ces nouvelles perspectives ont débuté en juin 2023, avec
l'adoption, par le Conseil de surveillance, d'une politique
innovation pour maîtriser et réduire les effets du chantier sur
l’environnement, optimiser les coûts de construction et d‘exploitation de l’ouvrage ainsi
que les délais de réalisation des travaux.
Dans le cadre de cette politique
d’innovation, et pour assurer un suivi précis et régulier des travaux, la SCSNE a adhéré au
Dispositif Institutionnel National d’Accès Mutualisé en Imagerie Satellitaire (DINAMIS). « Il
s’agit d’une plate-forme d’acquisition et de diffusion des
données spatiales d’observation de la
Terre : les photos prises par les satellites Pléiades, propriété
du CNES, en orbite à près de 700 km
de la Terre, sont de très haute résolution et permettent d’observer le chantier de près et
en temps réel », précise la SCSNE. Cette plateforme est
dédiée aux utilisateurs institutionnels à des fins de recherche,
développement, d’innovation et de suivi environnemental.
Le Dispositif Institutionnel National
d’Accès Mutualisé en Imagerie Satellitaire (DINAMIS) est une
plate-forme d’acquisition et de diffusion de données spatiales
d’observation de la Terre de l’Infrastructure de Recherche Data
Terra. Concrètement, cet outil donne accès à un bouquet d’images
envoyées par les satellites Pléiades. Ces images sont
commercialisées par Airbus Defense&Space, avec des conditions
préférentielles pour les acteurs institutionnels dans le but
d’encourager le recours aux données d’observation de la Terre.
Applications concrètes
Pour exploiter ces images satellite, la
SCSNE travaille avec la start’up DISAITEK, spécialisée dans la télédétection et l’intelligence
artificielle. Une période d’expérimentation, commencée en 2023, a permis de démontrer sa
faisabilité et son intérêt. « Le process consiste en
premier lieu à déterminer la programmation des
satellites pour cibler les endroits spécifiques d’observation, sur le tracé du Canal. Puis à la
récupération des images commandées, dont un premier niveau de traitement a été fait par l’IGN
(Institut Géographique National) », note encore la SCNSE.
Ensuite, ces images sont exploitées par DISAITEK dans le but de les transformer en analyses grâce notamment aux techniques de l’intelligence artificielle, et mises à disposition ensuite des équipes de la Société du Canal Seine-Nord Europe au travers d’une plateforme accessible en ligne. Ces informations permettent à la SCSNE de monitorer ses chantiers. « Nous cherchons à être toujours plus efficients et réactifs dans le suivi des chantiers. L’utilisation des données d’observation de la Terre par satellite est une première pour un chantier d’infrastructure linéaire, explique Franck Rousseau, directeur Terrassement et Innovation à la Société du Canal Seine-Nord Europe. Cette dynamique ouvre une nouvelle ère au suivi de l’avancement des projets de construction et de leurs impacts sur le territoire permettant d’avoir des données précises, actualisées et exploitables pour renforcer et améliorer leur pilotage. »