Un P'tit Bou de Normandie primé au concours Stars & Métiers

Frédéric Bou a reçu le 16 janvier le Grand prix Entrepreneur du concours régional porté par la Chambre des métiers et par la Banque populaire.

Frédéric Bou (à dr.) a fait visiter les locaux d'Un P'tit Bou de Normandie aux représentants de Banque Populaire et de la Chambre de métiers et d'artisanat. © Aletheia Press / B.Delabre
Frédéric Bou (à dr.) a fait visiter les locaux d'Un P'tit Bou de Normandie aux représentants de Banque Populaire et de la Chambre de métiers et d'artisanat. © Aletheia Press / B.Delabre

"On ne cherche pas à devenir un mastodonte, mais à être une référence locale." Frédéric Bou, gérant d'un P'tit Bou de Normandie à Tôtes, est un traiteur heureux. Il ne cache en tout cas pas sa fierté, six ans seulement après le lancement de son activité, d'être récompensé du grand prix de l'Entrepreneur du concours Stars & Métiers. Co-organisé par la Chambre des métiers et la Banque populaire, ce concours récompense la capacité des entreprises artisanales à s’adapter à un environnement en permanente mutation, à se projeter et à se développer.

L'aventure "Un Bou d'Normandie" débute en 2019. Ancien directeur technique dans la restauration collective et cuisinier de formation, Frédéric Bou décide alors de revenir à ses premières amours. "J'ai toujours voulu faire cela. Mais là, j'avais l'occasion, l'expérience et le réseau", sourit-il. Cette activité de traiteur débute à Saint-Victor-l'Abbaye, grâce notamment à un contrat passé avec le Sivos de la Source pour l'approvisionnement de la restauration scolaire des quatre écoles du Sivos.

Un premier gros client qui, une fois la difficile période du Covid passée, met le pied à l'étrier de l'entreprise. "Ensuite, ça a fait boule de neige, résume Frédéric Bou. En 2023, nous avons obtenu les marchés de huit restaurants scolaires d'un coup. Et aujourd'hui, nous livrons 17 restaurants, ce qui représente 2 200 couverts par jour." À cela, s'ajoute une activité "évènementielle" en direction des particuliers à l'occasion, notamment, de fêtes et de mariages.

Miser sur la qualité

Pour séduire, Un P'tit Bou de Normandie joue la carte de la qualité des produits. L'approvisionnement se fait à 90 % en local, auprès d'adresses réputées. Citons J'adore le cochon à Grigneuseville, la maison Grosdoit à Rouen, la ferme du Bonnetot à Tôtes… Et en cuisine, les chefs affichent 25 années d'expérience. "C'est une belle histoire, car avec Antoine, chef de cuisine, et Franck son second, nous avons réuni, 20 ans après, l'ancienne équipe du célèbre Hôtel du Cygne à Tôtes, où j'ai commencé ma carrière après l'armée".

Désormais, l'entreprise est forte d'une équipe de huit personnes, qui œuvre depuis décembre 2023 dans les nouveaux locaux construits à Tôtes, rue des 4 ventes. Le traiteur y dispose de 300 m² de locaux, dans lesquels il a aussi installé une petite "Bou'tique". "C'est surtout un pas-de-porte, et nous y avons nos habitués", sourit Frédéric Bou. Mais ce débouché pourrait rapidement se développer, avec l'arrivée annoncée à proximité directe de plusieurs dizaines de logements.

Portage de repas en 2025 ?

Lors de la remise de prix le 16 janvier, (de g. à dr.) Hervé Langlois (Bred – Banque populaire), Christophe Doré (président CMA Normandie), Frédéric Bou et Christian Suronne, vice-président de la commission économique de la communauté de communes des 3 rivières.

"Mais ce qui nous fait vivre, c'est l'activité de traiteur évènementiel", tempère encore le dirigeant. La commande publique représente 50 % de son chiffre d'affaires. De quoi apporter de la visibilité sur le moyen terme et envisager l'avenir sereinement, même le chef d'entreprise préfère poursuivre la politique de la prudence et des petits pas plutôt que de s'emballer.

"Nous avons grandi vite, mais nous sommes toujours en phase de structuration", assure-t-il. Si les investissements se poursuivent en cuisine, avec l'acquisition cette année d'une nouvelle cellule de refroidissement et d'une sauteuse, l'entrepreneur explore aussi de nouveaux marchés. 2025 pourrait notamment voir éclore une activité de portage de repas à domicile en direction, par exemple, des personnes âgées. Ce ne sont donc pas les projets qui manquent…

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre