Un nouveau projet d’écologie industrielle

Flandres béton, Ecocem et ArcelorMittal ont uni leurs compétences pour monter un beau projet d’écologie industrielle et d’économie circulaire qui doit en appeler d’autres, sur un territoire déjà précurseur en la matière.

5 000 m2 de dalles de béton ont été coulées chez ArcelorMittal, un béton fabriqué par Flandres béton à partir de laitier granulé du sidérurgiste transformé en laitier moulu par Ecocem. Un bel exemple d'économie circulaire.
5 000 m2 de dalles de béton ont été coulées chez ArcelorMittal, un béton fabriqué par Flandres béton à partir de laitier granulé du sidérurgiste transformé en laitier moulu par Ecocem. Un bel exemple d'économie circulaire.

Couler une dalle de béton chez un sidérurgiste n’a en soi rien d’exceptionnel. Ce qui l’est, en revanche, c’est le cheminement à la fois industriel et écologique qui a été entrepris pour parvenir au résultat final. Flandres béton (groupe belge De Brabandere) a en effet choisi d’utiliser un laitier moulu issu des hauts-fourneaux du sidérurgiste ArcelorMittal et élaboré par l’entreprise Ecocem (groupe Ecocem France) pour la fabrication d’une partie de sa gamme de bétons. C’est ce béton qui a servi à couler, le 10 décembre dernier, une dalle de 1 500 m3 pour une surface totale de 5 000 m2 chez ArcelorMittal. La boucle est bouclée entre trois entreprises distantes de quelques kilomètres seulement. Au-delà, elle en dit beaucoup sur la capacité du territoire à se développer autour de l’économie circulaire et de l’écologie industrielle, deux domaines dans lequel il a été pionnier dès les années 60 et qui connaît une vraie accélération depuis quatre ou cinq ans. Via l’appel à projets «TIGA», lancé par le gouvernement en 2017, pour lequel il est candidat, le territoire souhaite d’ailleurs accueillir toujours plus d’implantations d’entreprises pouvant mettre en place de l’écologie industrielle ou de l’économie circulaire.

Réduire les émissions de CO2

Mais l’utilisation, pour moitié, du laitier moulu issu de la sidérurgie à la place du traditionnel clincker pour la fabrication du béton présente un autre avantage : réduire de près de 50% les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ainsi, rien que pour le coulage de la dalle chez ArcelorMittal, la réduction d’émissions de CO2 correspond aux émissions produites par l’activité de 173 voitures sur une année. «D’où l’intérêt de répéter cette opération sur d’autres chantiers, s’enthousiasme Pieter De Brabandere, gérant de Flandres béton, pour réduire de manière encore plus significative nos émissions de CO2. Notre tissu industriel riche et divers nous y invite.» Du côté d’ArcelorMittal, on salue un «projet avec Ecocem et Flandres béton qui entre complètement dans l’ambition de valoriser toujours plus de coproduits et de recherche perpétuelle de nouveaux partenaires pour en recycler encore davantage». «Nous avons formé un joint-venture avec Ecocem Materials dans le but de valoriser les laitiers de nos hauts-fourneaux. Nous valorisons également d’autres coproduits : c’est le cas des gaz sidérurgiques, réutilisés en interne dans nos fours mais aussi par d’autres industriels, comme l’usine Ecocem de Dunkerque, et par la centrale à cycle combiné gaz DK6», détaille Dominique Pair, chef d’établissement d’ArcelorMittal Dunkerque.