Un nouveau navire de fret non accompagné entre Calais et Tilbury
Le 1er octobre, une nouvelle compagnie maritime 100% calaisienne va faire son entrée dans le port de Calais. Dédiée au non-accompagné, Blue Channel Line reliera, par une traversée quotidienne du lundi au samedi, la ville de Calais jusqu’à celle de Tilbury (Royaume-Uni). Un projet qui se veut maritime, écologique et accompagnant.
Chaque jour, ce sont environ 600 000 remorques qui quittent le port de Calais. Un marché conséquent et en expansion qui a poussé la nouvelle société calaisienne Blue Channel Line à tenter de se faire une place parmi les grands noms. «Nous nous sommes aperçus qu’il y a une forte demande de service en fret non accompagné au port de Calais. Une demande en augmentation qui est due à trois effets : le Brexit, la crise sanitaire et le manque de conducteurs. Alors, après avoir étudié les marchés, nous avons décidé de nous lancer», témoigne Sébastien Douvry, directeur général de Blue Channel Line.
La carte du transport écologique
Pour se différencier, la société Blue Channel Line joue notamment la carte du transport écologique. En premier lieu, elle a choisi d'installer un système de dépollution des fumées du navire, lavées et traitées à 100%. Cette technologie, qui permet de traiter l’air par l’eau, a été développée par la société Terraotherme, située à Grande-Synthe. Elle est déjà utilisée en entreprise, mais ce sera une première installation sur un navire de fret. «Nous installerons un clapet en haut des cheminées qui va récupérer les suies, ces fumées noires qui sortent des conduits, pour en faire des galets de charbon réutilisables qui aideront à faire tourner le navire», développe Sébastien Douvry.
Dans un deuxième temps, les investisseurs calaisiens souhaitent aussi utiliser la force du vent pour amoindrir leur impact écologique. «L’idée est d’ajouter des ailes technologiques sur les côtés du navire et de se déplacer aussi grâce au vent. C’est un système qui devrait nous permettre de réduire de 15 à 20% l’utilisation du moteur du bateau», explique Sébastien Douvry. C'est d'ailleurs en partie cette volonté d'utiliser la force éolienne qui a amené Blue Channel Line a choisir la traversée Calais-Tilbury, une ligne sur laquelle la société P&O s’était déjà essayée, sans succès. «On a choisi ce trajet car il nous faut parcourir une longue distance pour que nos ailes automatisées soient efficaces et nous permettent de moins polluer.»
Une société accompagnante
Aussi, la nouvelle compagnie mise sur la qualité du service proposé. «Nous souhaitons également proposer au client un service multimodal responsable et all inclusive», continue le directeur général. En somme, Blue Channel Line prendrait en charge la remorque de son départ jusqu’à son arrivée : traversée, dédouanement du contenu de la remorque et surtout acheminement à l’adresse indiquée en Angleterre.
«C’est une proposition importante pour une société comme la nôtre car depuis que nous avons commencé ce projet, je me suis aperçu que de nombreux petits transporteurs n’avaient pas de solution côté britannique pour acheminer leurs marchandises et qu’ils avaient plus ou moins stoppé les liaisons entre la France et le Grande-Bretagne dans le cadre du Brexit. Donc je veux permettre aux petits transporteurs d’avoir une solution clés en main, de bout en bout.»
Un projet ambitieux, mais qui ne fait pas peur à l’homme d’expérience qu’est Sébastien Douvry. Dans sa carrière il est déjà passé par l’armateur Louis Dreyfus et la compagnie DFDS...