Un nouveau Directeur général en poste à la SEM Amiens Aménagement

« L'arrivée d'Éric Bazard est une excellente nouvelle pour nos structures et pour le territoire amienois ! » C'est par ces premiers mots qu'Alain Gest, président d'Amiens Métropole, souhaitait la bienvenue au nouveau directeur de la Société d'économie mixte Amiens Aménagement et de la société publique locale Vallée idéale développement. 

Ce Lorrain d'origine a fait ses études d'architecture à Nancy. « Quand un architecte intervient sur un bâtiment dans une ville, il y a beaucoup d'acteurs qui vont des politiques aux techniques en passant par les citoyens. Tous prennent des décisions qui produisent de la forme. C'est en prenant conscience de cela à l'issue de mes études que j'ai choisi de poursuivre ma formation avec des études d'urbanisme à Lyon », raconte Éric Bazard qui fera ses premières armes à la SEM de la cité internationale de Lyon, qui avait pour objet de réaliser le projet de la cité internationale fait par Renzo Piano et Michel Corajoud. 

Il y restera de 1988 à 2005 et en sera le directeur. « C'était passionnant ! Premier job à travailler avec Piano et Corajoud. Et avec quatre maires, Francisque Collomb, Michel Noir, Raymond Barre et Gérard Collomb. J'ai aussi croisé Stéphane Richard, Antoine Zacharias, Bill Clinton, Helmut Kohl, car s'y est organisé le sommet du G7. J'y ai énormément appris. »

Une riche carrière passée dans l'économie de l'aménagement

Éric Bazard répond ensuite, avec l'architecte Christian Devillers, à une consultation à Grenoble pour la caserne de Bonne. Un marché remporté et lauréat du premier grand prix Éco quartier. 

L'idée était de proposer un quartier mixte comprenant un centre commercial, un hôtel, une école. Éric Bazard a aidé à faire la programmation de cet ensemble de loisirs, commerces, culture afin de créer un quartier vivant, y compris la nuit, qui soit le prolongement du centre-ville de Grenoble et pas un simple secteur résidentiel. 

« Dans la fabrique de la ville ce qui m'anime toujours c'est de tester dès le premier coup de crayon, auprès d'opérateurs économiques, la faisabilité de ce que l'on dessine. » Puis, il choisit de partir à Marseille et prend la direction de l'Établissement Public d'Aménagement Euroméditerranée qui avait dix ans. 

Il passe d'une structure de quatre à 50 personnes et découvre alors la force d'un Établissement public d'aménagement (EPA) de l'État qui réalise lui-même les opérations qu'il met en œuvre. Il y reste deux ans car il a l'opportunité de monter l'EPA de Saint-Étienne avec Nicolas Ferrand. Cinq grandes opérations d'aménagement sont menés en cinq ans. Il lance ensuite la SPL Deux-rives de Strasbourg avec l’objectif de relier la ville à l’Allemagne.

Amiens : « Une vraie ville avec une histoire »

Lorsqu'il a fallu poursuivre ailleurs, Éric Bazard avait le choix entre Bordeaux, Lille, Mulhouse ou Amiens. « J'ai choisi Amiens parce que je connaissais la structure grâce à un associé de Renzo Piano, Paul Vincent, qui a fait la Citadelle. Un jour il m'avait demandé de venir à Amiens car il cherchait des idées pour amener de la vie dans la Citadelle autre que la vie étudiante, se souvient Éric Bazard. J'étais venu voir sur place avec un ami du milieu culturel. Et puis quelques temps plus tard, je suis revenu pour de bon. Il y a de la compétence au sein de la structure et des projets de très grand intérêt. C'est surtout une vraie ville avec une histoire. » 

En parallèle de cette vie professionnelle, Éric Bazard est investi depuis longtemps dans le club Ville aménagement créé en 1993 et qu'il préside. Il regroupe des aménageurs responsables de grandes opérations urbaines françaises en partenariat avec l’administration du ministère chargé de l’urbanisme. Ils ont lancé les Entretiens de l’aménagement, colloques qui, tous les trois ans, font le bilan des réflexions du club et les ouvrent au débat public avec tous les acteurs concernés.

« Je construis des morceaux de ville »

Aller travailler dans une ville moyenne pour avoir une approche plus globale était le nouveau challenge à relever pour Éric Bazard. Amiens est entre les deux, entre la ville moyenne et la grande métropole. 

Depuis le 6 avril, il officie donc sur ce territoire avec 18 personnes, et sur de nombreux projets comme celui de Gare la Vallée, avec la remise en vie de certains bâtiments emblématiques du site comme le centre de tri postal, la valorisation du rapport de ce site avec ce grand espace naturel que sont les Hortillonnages et de l'accrochage de cette démarche à l'approche plus globale de la Vallée de Somme. 

« C'est une opération longue avec encore un potentiel important. Cela dépend aussi des décisions politiques. Par ailleurs, Brigitte Fouré est la douzième maire avec laquelle je travaille. C'est aussi la première femme maire. J'ai énormément de respect pour les politiques. À nous de les éclairer avec des scenarii sur la table. La maîtrise d'ouvrage urbaine c'est ça aussi. En fait, je construis des morceaux de ville. Un projet urbain est long et c'est de plus en plus long et surtout il n'y a pas de vérité. Il y a une seule manière de faire ce métier, c'est d'y aller et d'avancer avec un peu moins de béton et un peu plus de restructuration. Il faut ensuite être capable de mettre en œuvre une relecture permanente du projet pour le faire évoluer. »