Immobilier : un nouveau cycle démarre

Changement de donne ! Après deux années post-Covid-19 quasi-record en matière de transactions dans la région, aussi bien dans l’univers des bureaux ou encore (surtout) de la logistique notamment du fait d’un effet rattrapage certain, 2023 débute pour la grande majorité des professionnels de l’immobilier d’entreprise d’une façon beaucoup moins euphorique. 

«Le marché est en train de se figer», assure une commercialisatrice de l’agglomération nancéienne. Cette cristallisation sous-jacente serait notamment le fait d’une absence significative de programmes neufs dans nos contrées. «Il n’y a quasiment eu aucune livraison de programmes neufs l’an passé aussi bien à Nancy qu’à Metz», assure un autre professionnel du secteur. Tout est dit, ou presque quant à la santé à venir d’un marché, comme bon nombre de secteurs d’ailleurs, devant faire face à une situation plus qu’opaque. Inflation du coût des matières premières, hausse de taux rendant des investisseurs beaucoup plus frileux, une guerre en Ukraine aux répercussions totalement incertaines dans les mois à venir, autant de facteurs qui laissent présager une année délicate. Une donne corroborée par les différentes enquêtes nationales des majors du secteur. C’est dans ce contexte incertain que l’écosystème de la pierre entrepreneuriale va poursuivre ses mutations. Recherche de plus en plus de flexibilité de la part des utilisateurs, prise en compte de plus en plus importante des critères environnementaux, rendus d’ailleurs quasiment obligatoires depuis l’entrée en vigueur du fameux décret tertiaire qui va peser indéniablement en termes de coûts, autant de paramètres face auxquels les professionnels assurent, vaille que vaille, s’adapter. Un nouveau cycle serait donc en train de se mettre en place avec une production de projets et surtout des investissements au ralenti. La tectonique conjoncturelle de l’immobilier d’entreprise bouge également en termes de localisation des offres. Les cœurs de ville, où le commerce subit également les contrecoups de nombreux changements opérés depuis deux ans, ne semblent plus réellement afficher la même dynamique du fait d’un manque général de foncier. C’est vers les périphéries voire les grandes périphéries des agglomérations que le gros du marché pourrait se porter avec toutes les adaptations que cela entraîne, notamment, en termes de mobilité. Une nouvelle ère où certains territoires pourraient y gagner.