Un lundi brûlant en France
Une nouvelle vague de chaleur, courte mais éprouvante, des températures caniculaires ont baigné lundi après-midi 40 départements placés en vigilance orange par Météo-France, comme en région parisienne où les habitants cherchent par tous les...
Une nouvelle vague de chaleur, courte mais éprouvante, des températures caniculaires ont baigné lundi après-midi 40 départements placés en vigilance orange par Météo-France, comme en région parisienne où les habitants cherchent par tous les moyens à échapper au coup de chaud.
Avant d'atteindre la France, les vagues de chaleur ont balayé l'Europe, notamment l'Espagne qui en termine avec son quatrième épisode lundi, après 40°C dans plusieurs régions et des nuits étouffantes ou l’Italie qui connaît aussi un tunnel de températures élevées depuis plusieurs semaines.
A 16H00 lundi, les températures s'échelonnaient "entre 34 et 38 degrés sur la majeure partie des départements en vigilance orange canicule", selon Météo-France.
La nuit de dimanche à lundi avait déjà été particulièrement chaude. A 05H00 lundi matin, 28,2°C ont été relevés à Marignana (Corse), 27,6°C à Nice, 26,6°C à Arbois (Jura) et 25,4 °C à Lyon.
Un mercure qui éprouve les organismes et face auquel les Français redoublent de stratégies.
Pour quelques degrés de moins
Adel Guerrot, un consultant de 39 ans en télétravail chez lui à Maurecourt (Yvelines), a par exemple posé sur un ventilateur un sac de congélation de trois litres, rempli de glaçons, et refermé la porte histoire qu'il fasse "un peu moins chaud" dans la chambre qui lui sert de bureau.
Andy Diop lui, a renoncé à une partie de basket-ball et préféré la climatisation du centre commercial Créteil-Soleil (Val-de-Marne) où il s'est installé à la mi-journée avec trois amis. "C'est mort, il fait trop chaud", abandonne le jeune homme de 19 ans.
"J'étais venu pour les JO et j'avais pris un Airbnb" mais "il n'y a pas de ventilateur" dans l'appartement, souffle aussi Marc Ludge, un Britannique de 28 ans, assis sous l'air conditionné d'une chaîne de cafés, pour retrouver "l'énergie de prendre le métro", puis son Eurostar retour.
La France s'est préparée dès le matin à une journée étouffante.
"Je me suis dit qu'il fallait que je fasse mes courses plus tôt pour en fait m'enfermer chez moi à une certaine heure" car après "ça va être la fournaise", témoigne Myriam Sedrani, 47 ans, au sortir d'un supermarché du 2e arrondissement lyonnais.
Les travailleurs en plein air ont aussi été forcés de s'adapter.
A Lyon toujours, les horaires de travail d'un chantier de voirie sont plus matinaux, des équipements adaptés ont été fournis: vêtements respirants, manches longues et petites cagoules qui peuvent être mouillées, à placer sous le casque.
La chaleur tue
Une telle vague de chaleur, la deuxième après celle de fin juillet, n'est pas exceptionnelle ni par sa durée ni par ses températures: le niveau de vigilance est orange et non rouge (plus haut niveau), comme ce fut le cas fin août 2023.
Mais depuis la canicule meurtrière de 2003, la France a pris conscience que la chaleur tuait plus que n'importe quel autre événement climatique. Elle a fait 5.000 victimes l'été dernier, 7.000 en 2022, selon Santé Publique France. La plupart avaient plus de 75 ans.
Dans la rue notamment, "l'été tue presque plus que l'hiver", estime Camille Joubert, directrice nationale de la lutte contre les exclusions à la Croix-Rouge. Mais contrairement aux périodes de grand froid, "il n'y a pas de places d'hébergement d'urgence qui vont se libérer" pour cause d'épisode caniculaire, déplore la responsable.
La Croix-Rouge organise des maraudes dans Paris. "On va rencontrer des personnes déjà connues, pour vérifier leur état", indique Jérémy Blanchet, chef de l'une des équipes, qui a reçu de la part du Samu social une liste de personnes sans abri à aller voir.
Les arrêts imprévus sont fréquents: à plusieurs reprises, l'équipe s'assure que des personnes sans abri, allongées sur le bitume brûlant, ne sont pas victimes d'un coup de chaleur et offrent des bouteilles d'eau fraîche.
"On est vigilant à certains signaux: si la personne est confuse, qu'elle est rouge ou a du mal à respirer", explique M. Blanchet.
L'Europe, le continent qui se réchauffe le plus vite, enterre chaque année plus de 175.000 personnes à cause de la chaleur, selon l'Organisation mondiale de la santé.
En Belgique, le mercure a atteint ou dépassé lundi les 34 degrés dans au moins sept localités du pays, dont la commune Bruxelloise d’Uccle qui a connu son 12 août le plus chaud depuis le début des mesures, a indiqué sur X David Dehenauw, de l'Institut Royal Météorologique (IRM).
La chaleur extrême, lorsqu'elle dure nuit et jour, empêche la régulation de la température et peut provoquer un cercle vicieux. Le corps transpire ce qu'il peut, à condition de boire assez.
Il dilate ses vaisseaux et augmente la circulation du sang pour tenter d'évacuer l'excès de chaleur, ce qui peut impacter nos organes vitaux.
En France, la fin de l'alerte est en vue: mardi, "les chaleurs régresseront rapidement par l'Ouest" et "ne resteront très élevées que sur l'extrême Est", selon Météo-France.
Dès mardi, trois départements passeront de la canicule à la vigilance orange "orage", selon son dernier bulletin: Puy-de-Dôme, Cantal et Haute-Loire.
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