Un logiciel pour optimiser le transport de palettes

Lauréate de LMI innovation 2012, l’entreprise Opalean a mis en route une plate-forme de relocalisation de palettes unique en Europe. Optimiser les flux afin de réduire les coûts de transport et les émissions de CO2 sont dans le viseur de cette jeune structure.

Gabriel Pierini, créateur d'Opalean et logisticien de la plateforme web Opatrace.
Gabriel Pierini, créateur d'Opalean et logisticien de la plateforme web Opatrace.
D.R.

Gabriel Pierini, créateur d'Opalean et logisticien de la plate-forme web Opatrace.

Plus de 500 millions de palettes circulent annuellement par réseau routier en Europe, et plus de 8% des camions sont la plupart du temps chargés à vide. Ces palettes normalisées doivent en effet être rendues après chaque expédition. Un vrai gouffre à carbone, qui engendre en plus des complications logistiques.

Pour un transport fluidifié et plus “green”. Via l’ingénierie du web, Opalean propose une démarche plus écologique et bien plus économique aux transporteurs avec la création du logiciel Opatrace. Ce service novateur connecte les chargeurs et les transporteurs autour de la gestion des palettes Europe (norme qui représente 50% du flux européen), et de tout autre support de manutention. “Directement connectés en ligne sur la plate-forme, les clients prescripteurs et transporteurs partagent les informations. Les comptes d’emballage entre les deux partenaires sont alignés et les désaccords, résolus rapidement. En plus, l’accès sur la plate-forme est très simple et l’abonnement mensuel est à un prix avantageux”, développe Gabriel Pierini, gérant d’Opalean et logisticien du système. L’objectif de l’opération est d’extraire les dettes et les avoirs des palettes Europe (standard) de chaque utilisateur du site, avec la recherche de solutions d’optimisation globales, véritables alternatives au transport physique. Ce système d’échange permet ainsi de rationaliser le transport des palettes. “Avant la création du logiciel, chaque prescripteur avait plus ou moins sa propre solution pour la gestion des flux, mais il n’existait aucune offre globale et collective quant à l’optimisation. Il n’y avait pas de connexion entre l’ensemble des industriels et des transporteurs. Aujourd’hui, nous apportons une réponse et une véritable solution via cette plate-forme”, s’enorgueillit-il. Cet ancien directeur de supply chain de l’entreprise papetière Wepa, à Bousbecque, avait en lui la fibre entrepreneuriale. Après avoir passé plus de 20 ans à côtoyer le domaine de la logistique, cet homme d’une quarantaine d’années s’est alors lancé dans l’aventure, il y trois ans, avec cette idée prometteuse, soutenue par un ancien camarade d’études, expert en informatique. Ensemble, ils développent le logiciel Opatrace et sa déclinaison, Opagreen, qui apporte des solutions de relocalisation.

De nombreuses distinctions. Au sein d’une région où l’innovation est devenue une politique stratégique cruciale, l’initiative a donc été retenue dans l’appel à projets “J’innove dans les transports et la logistique en Nord-Pas-de-Calais”. Fin 2010, Gabriel Pierini est orienté vers l’incubateur Tonic où il fait ses armes pendant un an et demi, “le temps de mettre en place le business plan, d’établir des contacts avec les transporteurs, de booster le concept et d’améliorer la plate-forme”. Le créateur a également obtenu une aide financière de 32 000 euros d’OSEO en 2011. “Cela a été une chance, puisque le fait d’être retenu crédibilise le projet vis-à-vis des établissements bancaires”, soutient-il. Sans compter qu’aujourd’hui, Opalean fait aussi partie des 23 entreprises lauréates de LMI innovation 2012. “C’est la continuation d’un incubateur puisque cette plate-forme d’initiative locale nous accompagne encore pendant trois et nous finance à hauteur de 40 000 euros.” La jeune entreprise est aussi lauréate cette année du réseau Entreprendre Nord. Avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 100 000 euros en 2013, Opalean a pour objectifs de pérenniser son activité, de développer le système de relocalisation à un niveau plus élevé et d’augmenter ses effectifs avec la création d’une dizaine d’emplois dans les deux ans à venir. Implantée actuellement sur le campus Euralogistic, la société devra sûrement prévoir un déménagement. Forte à ce jour d’une cinquantaine de clients régionaux, belges et hollandais, elle envisage de conquérir un marché plus vaste en commençant par l’Hexagone.