Un livre dirigé par Roger Vicot répond aux idées reçues

Sécurité : vraies questions et faux débats, un ouvrage rédigé par 21 spécialistes, fait le point sur cette question de société.

Ecrivain, Roger Vicot l'est assurément avec ce quatrième livre.
Ecrivain, Roger Vicot l'est assurément avec ce quatrième livre.

Malgré ses charges de maire de Lomme, d’adjoint à la sécurité à Lille pendant 12 ans, et de vice-président du conseil général du Nord, Roger Vicot n’a jamais oublié qu’il était d’abord journaliste et donc écrivain. On oublie trop souvent deux choses : que les hommes politiques peuvent avoir passion et métier en complément de leur engagement et que les journalistes sont aussi la plupart du temps des écrivains.

La sécurité et le journalisme sont les deux passions de Roger Vicot qui met le second au service de la première avec cette conviction forte : «La sécurité est à la racine des principes républicains : liberté, égalité et fraternité.» Pour lui, la gauche ne doit pas redouter les questions de sécurité. Cette conviction fut une des raisons de son engagement au PS qu’il traduit en une phrase : «Ce sont les plus fragiles qui souffrent le plus de l’insécurité, qui s’ajoute à tous les maux qu’ils subissent déjà.»

Analyse scientifique. Pour autant, il ne s’inscrit pas dans la lignée sécuritaire pure et dure. Au contraire, il se pose et pose des questions. Ce questionnement est la charpente du dernier ouvrage qu’il vient de publier, un ouvrage collectif qu’il a dirigé à la façon d’une publication scientifique.

Plutôt que la chasse aux sorcières, il fait la chasse aux idées reçues, ce que l’on nomme souvent le «bon sens populaire» comme si cela fondait à soi seul une philosophie et une politique dans une immanence indiscutable.

Il a voulu y regarder de plus près avec cette jolie formule : «Le bon sens n’a souvent ni sens ni bonté.»  Il a sélectionné un certain nombre d’idées reçues. Non pas celles de ses adversaires politiques mais celles qu’on entend au coin de la rue, formant un substrat idéologique diffus, souvent sans fondement. Ayant retenu 24 formules à l’emporte-pièce, il a demandé à une équipe de spécialistes (scientifiques, philosophes, sociologues, ancien ministre), tous femmes et hommes d’expérience, de les analyser et disséquer.

Réponses scientifiques. On s’aperçoit alors que ce que l’on prend pour vérité au café du commerce ou au fil des micro-trottoirs ne tient pas à l’analyse et que ces questions, que la société croit communément sans solutions depuis que le problème de la sécurité hante les esprits, ont au contraire des réponses. Ainsi donc, faut-il se dire avec fatalisme : «c’était mieux avant», «les délinquants sont de plus en plus jeunes», « que fait la mairie, que fait la justice, que fait la police ?», «c’est la faute aux parents»…

«Non, dit-il.  J’ai voulu sereinement, calmement, de manière argumentée, démontrer que globalement la société a évolué positivement. Il y a de vraies questions mais il faut éviter les faux débats.»

Note : L’Harmattan, 325 pages, 30 €

 

D.R.

Ecrivain, Roger Vicot l'est assurément avec ce quatrième livre.