Industrie
Un fabriquant de masques à usage unique dans l'Aisne
Entreprendre dans un contexte de crise, il fallait oser. Alain Labroche l’a fait ! Depuis quelques mois, la petite entreprise Thiérache MASK qu'il a créée, fabrique des masques à usage unique. Déjà passé de 4 000 à 8 000 pièces par jour, le fabricant peut augmenter la production à condition que le produit Made in France garde la cote.
Dans le village de Thiernu, Alain Labroche est en passe de réussir un pari audacieux. L’entrepreneur s’est lancé dans la fabrication de masques à usage unique en avril 2020 : « J’ai monté une petite structure pour répondre à la demande importante en masques et notamment des pharmaciens "en galère" » à l’époque. Dans l’urgence, j’ai importé des masques de Chine avant de me dire qu’il était sans doute possible de les fabriquer ». Alain Labroche étudie sérieusement le projet, décide en avril 2020 de se lancer et crée dans la foulée l’entreprise Thiérache Mask. Dès septembre, les premières machines à fabriquer les masques sont installées dans un bâtiment inoccupé de la propriété. Trois personnes sont embauchées et formées à Paris, et plusieurs salariés recrutés en renfort, car les demandes affluent.
100% français
Pour lancer rapidement l'activité, le fabricant axonais a démarré la production en utilisant des matières premières importées de Chine avant de trouver à s’approvisionner sur le sol français : ainsi depuis novembre 2020 les masques confectionnés à Thiernu sont «100% made in France ». Parallèlement à cette recherche de fournisseurs français, le dirigeant étudie les textes pour respecter les normes réglementant la mise sur le marché des différents modèles de masques, et obtenir les homologations nécessaires. Les masques produits sont classés par grammage, correspondant au taux de filtration : le masque barrière (non médical), le masque médical de type 1, de type 2 et 2R. Pour être en capacité d’augmenter la production journalière, le dirigeant décide rapidement d’acquérir une nouvelle machine : « Nous sommes passés de 4 000 à 8 000 voire 10 000 pièces par jour et nous pouvons produire jusqu’à 3 fois plus si la demande est là. Le masque chinois coûte moitié moins cher à produire, les acheteurs peuvent être tentés de replonger dans le système d’importation chinoise ».
Le développement de l’entreprise passe par la fabrication des masques FFP2. Alain Labroche a chiffré le coût de l’étude et de l’achat de la machine : l’investissement s’élève à 81 000 euros, pour lequel le chef d’entreprise cherche à être accompagné financièrement par les collectivités territoriales mais aussi les banques. « Si je veux pérenniser l’entreprise, je dois en passer par là. La fabrication de masques FFP2 me permettra notamment de pouvoir répondre aux appels d’offres des hôpitaux », explique le dirigeant, qui promet à la clé, la création de quatre nouveaux emplois.