Requalification de la friche PSA Douvrin

Un chantier qui se veut exemplaire en termes d’ingénierie durable

«Nous voulons montrer que l’activité industrielle n’est pas incompatible avec l’environnement.» Telle est l’ambition portée par André Kuchcinski, président du SIZIAF (le syndicat mixte qui gère le parc des industries Artois-Flandres), dans la requalification du foncier industriel libéré par PSA Douvrin. Avec en ligne de mire l’implantation de l’usine ACC, gigafactory dédiée à la production de batteries pour l’industrie automobile.


Vue aérienne du «futur» parc des industries Artois-Flandres.
Vue aérienne du «futur» parc des industries Artois-Flandres.

C’est l’une des plus importantes friches industrielles de France. Le compactage du site de PSA Douvrin (devenu Stellantis), démarré au début des années 2000, laisse une friche de 90 hectares. Depuis l’annonce de l’implantation d’ACC sur le parc des industries Artois-Flandres, l’immense chantier a démarré l’été dernier. Avec l’aide de l’établissement public foncier Hauts-de-France, le SIZIAF réaménage dans un premier temps un terrain de 24 hectares qui viabilise la parcelle dédiée à la gigafactory et, parallèlement, permet de développer 10 hectares de foncier dédié à des PME/PMI ainsi qu’à un «pôle de vie» qui renforcera les services aux entreprises et salariés.

L’usine ACC, gigafactory dédiée à la production de batteries pour l’industrie automobile, devrait démarrer son activité au deuxième semestre 2023.

Des travaux basés sur l’économie circulaire

Ce chantier d’ampleur - deux ans et demi de travaux pour un budget global de 8,2 M€ - se veut exemplaire en termes d’ingénierie durable. «La vocation du parc des industries Artois-Flandres est l’accueil d’entreprises industrielles, explique André Kuchcinski. Mais il poursuit quatre objectifs environnementaux : offrir un cadre de vie de qualité aux entreprises et aux riverains ; préserver les milieux et ressources naturels et la biodiversité ; contribuer à la réduction de la pollution atmosphérique et à la lutte contre le changement climatique ; optimiser l’occupation des sols. Nous voulons montrer que l’activité industrielle n’est pas incompatible avec l’environnement !»

L’Etat a déployé un fonds de 650 M€ sur 2021/2022 pour le financement des opérations de recyclage des friches. A ce titre, une enveloppe de 2,48 M€ pourrait être allouée au SIZIAF pour ces travaux basés sur l’économie circulaire. Ainsi, les matériaux minéraux issus des démolitions des parkings et de la déconstruction des anciens bâtiments de PSA sont conservés, triés (béton, schiste noir, schiste rouge...) et réutilisés selon leurs propriétés. Selon le bureau d’ingénierie EGIS, la réutilisation de 8 000 tonnes de béton concassé sur place pour leur utilisation en structure de voiries évite la circulation - et les émissions - de 640 camions, et la réutilisation de 10 000 tonnes de terre végétale et de 64 000 tonnes de déblais, environ 6 000 camions.

La biodiversité au cœur du projet

Les nouveaux aménagements ont par ailleurs été conçus selon les principes de la rev3 en matière de transition énergétique et de technologies numériques. Les futurs aménagements de la zone industrielle ont été pensés en ce sens par la société KVDS, à laquelle a été confiée l’architecture du projet : efficacité énergétique et production d’énergie renouvelable, mobilité verte et logistique sobre… Concrètement, l’objectif est, par exemple, d’encourager au maximum les toitures productives sur les futurs bâtiments.

La biodiversité est également au coeur de la requalification du site. Le SIZIAF fait d’ailleurs partie des collectivités reconnues «Territoire engagés pour la nature», un label qui récompense les engagements pour la préservation de la biodiversité. Il veille ainsi à la continuité écologique du parc en créant un corridor pour la biodiversité en lien avec l’entreprise Auddicé. Les espaces seront ainsi facilement franchissables par de petits animaux, les entreprises qui s’implanteront devront planter des haies pour assurer une continuité bocagère ou encore des noues seront présentes sur les bas-côtés pour assurer la présence de zones humides.

Et André Kuchcinski de conclure : «Ce que nous faisons là, nous le faisons à chaque fois qu’une entreprise souhaite s’implanter sur le parc des industries Artois-Flandres. C’est une ambition forte et nous arrivons à construire quelque chose dont nous sommes fier.»

Planning de l’opération

  • Juin à décembre 2021 : travaux de déconstruction et dépollution.
  • Octobre à décembre 2021 : travaux anticipés de création des réseaux de l’avenue de
    Paris.
  • 2022/2023 : travaux d’aménagement de l’avenue de Paris avec un phasage du nord vers le sud.
  • A partir de l’été 2022 : mise à disposition des premiers lots pour construction des sites privés.
  • 2023/2024 : travaux d’aménagement du pôle de vie.