Un bus à haut de niveau de service pour le bassin minier

Depuis la fin du mois de mai, les travaux d’aménagement des lignes du bus à haut niveau de service ont commencé dans le bassin minier. Objectif : offrir au territoire un moyen de transport permettant de relier rapidement les grandes agglomérations structurantes que sont Béthune-Bruay, Lens-Liévin et Hénin-Carvin.

Les travaux s'étaleront sur plusieurs mois. La mise en service du BHNS est prévue pour le 1er janvier 2019.
Les travaux s'étaleront sur plusieurs mois. La mise en service du BHNS est prévue pour le 1er janvier 2019.
ACT'Studio

À Liévin, sur le boulevard principal, la circulation est difficile, mais l’accès aux commerces est toujours possible.

Le BHNS (bus à haut niveau de service) est un moyen de transport cadencé sur une amplitude horaire élevée, empruntant un parcours spécifique sur un itinéraire en sites propres. Une série d’aménagements spécifiques (priorités aux feux tricolores et aux ronds-points), permettent à ce mode de transport d’amener rapidement ses utilisateurs d’un point à un autre.
Les fréquences de passage de ces bus est de l’ordre de 5 à 10 minutes pendant les périodes de pointe et d’environ 15 minutes en heures creuses. À l’échelle de la région, la métropole lilloise et l’agglomération de Douai disposent d’ores et déjà de ce mode de transport en commun. «Le Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle (SMT), ses 3 agglomérations et ses 150 communes ont entamé les travaux après de longs rebondissements», lance Laurent Duporge, maire de Liévin et président du SMT. Les entreprises s’en souviennent encore : en 2009, le SMT avait décidé d’augmenter le versement transport pour financer la construction d’un tramway qui devait relier le bassin minier à l’aéroport de Lille-Lesquin. Après plusieurs rebondissements et propositions de tracés, ce projet a finalement été abandonné parce que trop coûteux et ambitieux, pour devenir aujourd’hui un bus cadencé à haut niveau de service sur un territoire plus restreint.
Ce projet était devenu nécessaire pour le territoire. Les lignes actuelles du réseau TADAO subissent chaque jour des retards dus aux mauvaises conditions de circulation. «Un bus Tadao passe en moyenne un quart de son temps de trajet bloqué à un carrefour ou dans un embouteillage», souligne, chiffres à l’appui, le président du SMT.

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D’utilité publique

«Nous ambitionnons d’offrir un service de transport en commun efficace et respectueux de l’environnement», affirmait Laurent Duporge lors du lancement de la phase opérationnelle du BHNS. Un challenge lorsque l’on sait que chaque jour, 600 000 habitants effectuent 2,2 millions de déplacements pour se rendre au travail, suivre des études ou vaquer à leurs occupations sur un territoire de 999 km2 . «Sur ces 2,2 millions de déplacements, seuls 10% s’effectuent vers Lille, Arras et Douai.» L’enjeu consiste donc à proposer une solution de transport rapide, performante, et surtout une alternative à l’automobile : «Aujourd’hui, les déplacements en voiture sont en moyenne deux fois plus rapides qu’en transports en commun.» Un défi d’autant plus important que la population tend à vieillir et que de nombreux habitants sont en situation de précarité, ne disposent pas de voiture, ont des revenus faibles et, ipso facto, des difficultés pour trouver un emploi. Après deux années d’études et de concertations, le projet a fait l’unanimité entre les élus et les partenaires privés. La phase d’enquête publique a été menée entre le 16 août et le 15 septembre 2016. «Pendant cette période, les sept tracés ont été présentés, chacun a pu laisser son avis sur la modernisation des lignes Bulles. Elle s’est terminée par une déclaration d’utilité publique par arrêté préfectoral du 1er février 2017.»

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Les carrefours font l’objet d’aménagements spécifiques : des voies prioritaires sont installées sur les giratoires. Les bus seront également prioritaires aux feux tricolores.

Des emplois

Le BHNS circulera sur 110 kilomètres de ligne, divisés en 16 secteurs qui ont fait l’objet d’un marché de travaux publics. Laurent Duporge précise que «face à l’urgence de ce projet et le caractère d’utilité publique, les marchés ont rapidement été lancés et les entreprises, notifiées». En effet, le planning prévisionnel du SMT prévoit une mise en service des nouvelles lignes Bulles au 1er janvier 2019. D’ici là, les rues qui seront empruntées par le BHNS font l’objet de gros travaux de voirie. «Il s’agit de créer des voies de circulation et des passages prioritaires aux ronds-points», indique un technicien. Pour respecter cet objectif, les travaux ont démarré sur quasiment tous les secteurs. La circulation et les activités commerciales et de services de centre-ville sont donc fortement perturbées par les travaux, notamment dans les villes de Liévin, Bruay, Béthune et Loison-sous-Lens. 1 408 équivalents temps plein travailleront sur les 110 kilomètres d’un réseau qui s’étale sur 32 communes. «De quoi doper le carnet de commandes des entreprises locales spécialisées du secteur», conclut Laurent Duporge, qui promet un moyen de transport moderne à la hauteur des attentes des habitants du bassin minier. Le budget total du bus à haut niveau de service a quant à lui été estimé à 300 millions d’euros.