Un accord de cofinancement du déploiement a été signé

Terminé les soupirs d’impatience devant l’écran d’ordinateur… Après l’ADSL qui permet d’accéder à du haut débit, le très haut débit arrive en force.

Les techniciens passent un câble de fibre dans les égouts afin de raccorder des immeubles.
Les techniciens passent un câble de fibre dans les égouts afin de raccorder des immeubles.
Olivier Cocatrix

Les techniciens passent un câble de fibre dans les égouts afin de raccorder des immeubles.

SFR, 2e opérateur de France, qui a engendré 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011, propose désormais un réseau ultra moderne, pouvant fournir un débit de plus de 100 Mbits/s, dix fois plus performant que le réseau actuel. «La fibre de verre émet un signal lumineux qui sert dans la transmission de données», explique Frédéric Barbier, directeur commercial régional SFR Nord et Est, avant d’ajouter : «C’est un réel confort pour les utilisateurs.» En effet, la fibre optique offre un débit d’information nettement supérieur à celui des câbles coaxiaux et supporte un réseau par lequel peuvent transiter aussi bien la télévision, le téléphone que les données informatiques. Cette technologie permet par exemple de naviguer plus vite sur Internet, de transférer des fichiers volumineux instantanément et d’avoir une très bonne qualité d’image HD sur un téléviseur. De plus, les clients peuvent bénéficier de l’ensemble des services simultanément sans diminuer la qualité de l’un d’entre eux.

Accord de cofinancement. Si la ville de Lille est pour l’instant entièrement fibrée par le sol, tous les raccordements verticaux et les installations des boîtiers pied d’immeuble doivent être encore installés. Aujourd’hui, grâce aux aménagements effectués par SFR, 65% des Lillois peuvent recevoir la fibre. «Pour le moment, la ville compte 112 000 logements à raccorder pour seulement 10 000 raccordés», rappelle Frédéric Barbier. Les opérateurs mais aussi les collectivités doivent être en mesure de répondre à une appétence croissante de la part des particuliers et des entreprises, car les usages numériques se multiplient et se diversifient. Alors, afin de compléter son offre dans les zones très denses, SRF a signé un accord de cofinancement avec Orange. Tous deux ont établi un plan d’action mais chacun aménage ses propres territoires. Les clients des deux opérateurs et même les autres pourront alors profiter des services du très haut débit. Au total, cet arrangement permettra de couvrir 11 millions de logements d’ici 2020, ce qui réunit 593 238 logements dans le département du Nord, soit 2 156 communes. Cependant, il ne faudra que deux ans pour déployer la fibre optique sur la communauté urbaine de Lille et la communauté d’agglomération Maubeuge Val de Sambre, soit 93 communes. En priorité, les villes de Mons-en-Barœul, Marcq-en-Barœul, Villeneuve-d’Ascq, Lambersart, La Madeleine, Roubaix et Tourcoing devraient être aménagées au cours de l’année 2013.

 

Mission complexe. Le déploiement de la fibre optique est une mission de longue haleine. «Cela ne se fait pas en un jour car il faut l’accord des syndics de copropriété, des bailleurs et des collectivités locales pour lancer des travaux de voirie», souligne Laurent Vitoux, directeur délégué régional chez Orange. Pourtant, l’opérateur a pris un temps d’avance puisqu’il propose cette solution depuis 2007. «Lille est notre ville pilote depuis le début du projet. Nous comptons actuellement 5 000 bénéficiaires. Un cadre réglementaire a été mis en place depuis deux ans, ce qui facilite aujourd’hui le déploiement de la fibre optique, un déploiement que je qualifierais même d’industriel au vu des besoins. Cependant, les aménagements restent très complexes à réaliser car, en plus d’obtenir toutes les autorisations, cela remet en cause tout l’ingénierie du réseau. Pour l’instant 200 000 km de fibres ont été déployés.» De surcroît, il s’agit d’un investissement onéreux, incluant l’ensemble de la logistique : 950 millions d’euros seraient ainsi nécessaires pour équiper tous les Nordistes. «L’objectif est d’aménager le territoire d’ici 2020. Dans tous les cas, il ne faudrait pas moins de dix ans pour mobiliser les ressources financières et humaines nécessaires», annonce Laurent Vitoux. Par ailleurs, ce chantier majeur s’inscrit dans le cadre d’un communiqué signé le 9 novembre dernier par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique, et de Cécile Duflot, ministre du Logement et de l’Egalité des territoires : «Le déploiement du très haut débit sur l’ensemble du territoire d’ici à dix ans constitue un engagement du président de la République et constituera l’un des volets de la feuille de route numérique que publiera le gouvernement en février 2013, sous le pilotage de Fleur Pellerin.» Cependant, cette mesure nationale n’a pas été insufflée sans controverse. Enfin, le réseau du cuivre ne devrait pas connaître d’extinction immédiate, bien au contraire.