Ukraine, défense: le RN vivement critiqué par Macron et la gauche

Le Rassemblement national, qui a réaffirmé lundi son hostilité à une défense européenne et au "partage" de la dissuasion nucléaire, est sous le feu des critiques des socialistes et d'Emmanuel...

(De gauche à droite) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron à Londres, le 2 mars 2025 © JUSTIN TALLIS
(De gauche à droite) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron à Londres, le 2 mars 2025 © JUSTIN TALLIS

Le Rassemblement national, qui a réaffirmé lundi son hostilité à une défense européenne et au "partage" de la dissuasion nucléaire, est sous le feu des critiques des socialistes et d'Emmanuel Macron, qui accuse Marine Le Pen d'"amateurisme".

"Ces sujets ne souffrent pas d'amateurisme", a lancé le chef de l'Etat dans un entretien au Figaro, à l'adresse de la cheffe de file de l'extrême droite. Elle avait vivement réagi à sa proposition d'"ouvrir la discussion" sur une dissuasion nucléaire à l'échelle européenne, après l'affrontement verbal entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump vendredi à Washington, qui a renforcé les doutes sur l'engagement de Washington sur le Vieux continent. 

"Mme Le Pen n'est pas sérieuse. Sinon, elle ou M. Bardella seraient venus à la réunion au format Saint-Denis que j'ai faite la semaine dernière avec les partis. L'un était à Washington pour découvrir que M. Steve Bannon (ex-conseiller de M. Trump, NDLR) faisait des saluts nazis. Quant à Mme Le Pen, je comprends qu'elle était en vacances...", a-t-il ajouté.

"Partager le bouton nucléaire avec des Etats européens" relèverait d'une "trahison nationale", a appuyé lundi sur RTL le président du RN Jordan Bardella.

"Je pense qu'il faut que la France retrouve la voie d'une diplomatie libre, indépendante et qu'elle retrouve surtout des capacités de défense", a-t-il appuyé.

Le gouvernement a insisté de son côté, pendant le week-end, sur le fait que la décision d'usage du feu nucléaire resterait exclusivement celle du président français, même si un dialogue était engagé avec d'autres Européens.

De son côté, l'ex-président François Hollande a aussi attaqué Marine Le Pen sur son positionnement, à la fois sur Donald Trump et Vladimir Poutine.

"Marine Le Pen (...) est à la fois liée à Donald Trump et liée à Vladimir Poutine. Donc je comprends qu'elle soit assez satisfaite de ce qui se passe aujourd'hui", a-t-il commenté sur France Inter.

"Ce sont ses deux parrains et ses deux références qui se trouvent aujourd'hui en train de discuter ensemble", a-t-il poursuivi, appelant "à une prise de conscience politique qui doit nous permettre, en 2027, d'écarter" Marine Le Pen, "l'amie des deux partenaires qui sont prêts à dépecer l'Ukraine".

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s'est interrogé sur la perception qu'a eue Marine Le Pen de l'altercation entre les présidents américain et ukrainien dans le Bureau ovale.

"Personne n'a trouvé ça normal à part Marine Le Pen. Je suis désolé de constater qu'elle est la seule à avoir cette vision là des choses", a-t-il dit sur franceinfo.

"Que des dirigeants de nations puissent se parler avec passion, qu'il puisse y avoir des frictions, qu'il puisse y avoir des mots durs, après tout, c'est assez normal", avait estimé Marine Le Pen samedi.

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