Ukraine: Bayrou affirme la "priorité" budgétaire à la défense, sans abandonner le "modèle social" français

François Bayrou a exprimé jeudi sa volonté de donner la "priorité" dans le prochain budget du pays à la défense, compte tenu du désengagement des États-Unis de l'Ukraine et de la rupture de leurs liens avec l'Europe...

Le nouveau Haut Commissaire au Plan Clément Beaune (g) et le Premier ministre français François Bayrou (c) à l'issue de la cérémonie de passation de pouvoir à l'Hôtel Matignon, le 6 mars 2025 à Paris © Alain JOCARD
Le nouveau Haut Commissaire au Plan Clément Beaune (g) et le Premier ministre français François Bayrou (c) à l'issue de la cérémonie de passation de pouvoir à l'Hôtel Matignon, le 6 mars 2025 à Paris © Alain JOCARD

François Bayrou a exprimé jeudi sa volonté de donner la "priorité" dans le prochain budget du pays à la défense, compte tenu du désengagement des États-Unis de l'Ukraine et de la rupture de leurs liens avec l'Europe, mais "sans rien abandonner" du "modèle social". 

"Il s'agit non seulement de donner priorité à l'accomplissement de la loi de programmation militaire, mais d'aller au-delà pour une loi de réarmement, ou en tout cas pour une loi de sécurité", a affirmé le Premier ministre, en marge de l'installation de son successeur, l'ex-ministre macroniste Clément Beaune, au Haut-commissariat au Plan.

"Il faut renouveler complètement la vision des projets pour l'avenir. On va le faire sans rien abandonner. Le modèle social fait partie de l'identité française", a-t-il ajouté.

"La défense est désormais une priorité évidente pour tous. Mais ça n'efface pas d'autres priorités, par exemple le souci des finances publiques, par exemple le souci du pacte social", a développé le Premier ministre.

"Nous ne laisserons aucun des problèmes du pays de côté et j'aurai l'occasion de m'exprimer dans les jours qui viennent sur les choix que le gouvernement a l'intention de porter", a-t-il encore dit sans plus de détails.

Dans son allocution télévisée mercredi soir, Emmanuel Macron avait prévenu qu'il faudrait "des réformes, du choix, du courage", dans la "nouvelle ère" qui s'esquisse face à un rapprochement entre les États-Unis et la Russie, potentiellement aux dépens de l'Europe et de l'Ukraine.

"On avait vécu pendant des années avec l'idée que les États-Unis étaient notre allié et le meilleur défenseur du droit entre les nations" et "on s'aperçoit aujourd'hui que (...) ce n'est pas le cas", a souligné François Bayrou. Dans le même temps jeudi, les dirigeants des vingt-sept pays de l'UE se retrouvent à Bruxelles pour un sommet extraordinaire destiné à muscler la défense européenne.

M. Bayrou a par ailleurs salué l'engagement européen de son sucesseur au Plan Clément Beaune, soulignant que "la dimension européenne, continentale, dans cette unité de civilisation et de projet de société, représente par rapport à d'autres menaces".

"Il faut tout prévoir, même le pire, parce que c'est en prévoyant le pire qu'on se met en situation de l'éviter", a complété M. Beaune, qui sera rémunéré dans ses nouvelles fonctions, contrairement à M. Bayrou qui avait choisi de ne pas l'être quand il dirigeait le Plan.

36ZF9D2