Ugépa, champion de l'export
Ugépa, à Moreuil, est la seule entreprise de France à fabriquer du papier peint. Elle a obtenu un trophée régional pour ses résultats à l’export. Elle vient aussi d’être labellisée entreprise du patrimoine vivant.
Dernier fabricant de papier peint de France, Ugépa vient d’être labellisé entreprise du patrimoine vivant. Le marché très concurrentiel fait souffrir nombre d’autres fabricants dans le monde, mais Ugépa affiche une progression de 5% pour arriver à 24 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018.
Montée en gamme
Les résultats d’Ugépa sont dopés par l’export qui représente 74% de son chiffre d’affaires (71% en 2017). De beaux résultats salués par un trophée Leader export Hauts-deFrance, décerné par la Chambre de commerce et d’industrie régionale. « Ça nous a apporté une reconnaissance du travail accompli, car le marché français est compliqué, confie Pascal Siellet, le directeur de l’entreprise. Ça peut faire venir à nous des entreprises françaises voulant exporter et des entreprises étrangères. » Les Anglais (42% du marché) sont par exemple très amateurs d’art déco et de faux marbre : « Le Brexit nous fait nous poser des questions sur les flux de marchandises, commente-t-il. Il y a une forme d’attentisme. Nous sommes sur le qui-vive mais nous n’avons pas peur. » À la tête de la société depuis une dizaine d’années, Pascal Siellet a misé sur la montée en gamme des produits (paillettes, effets 3D ou alu, hologrammes, dessins géométriques, faux bois…). 1 500 nouvelles références sont proposées chaque année.
Dernières tendances
Ugépa travaille pour d’autres à façon (200 clients et 55% du volume) et sous sa propre marque pour des grossistes depuis 2012. Chaque début d’année, une équipe se rend au salon international Heimtextil de Francfort en Allemagne pour dévoiler ses dernières créations, rencontrer les clients et fournisseurs et découvrir les dernières tendances : ambiances tropicales, trompes l’oeil et modèles XXL. L’équipe y achète des dessins qui deviendront des motifs de rouleaux. 6,6 millions en sont fabriqués chaque année. Les deux tiers du papier peint se vendent au nord de l’Europe. Les dix salariés de l’équipe création composent avec les contraintes chimiques. Au final, ils misent toujours sur la simplicité pour le consommateur : « La clé, pour lui, c’est la facilité de pose qu’apporte l’intissé, le dessin et les couleurs, souligne Pascal Siellet. Le prix arrive en troisième position. En fait, l’intissé est plus rapide et moins cher d’application que la peinture. » L’achat d’une nouvelle machine de plus grande capacité et moins gourmande en matières premières est annoncée pour 2020.