TVME : une installation à la pointe pour traiter les déchets

En octobre 2013, le SYMEVAD (Syndicat mixte d’élimination et de valorisation des déchets), qui regroupe 310 000 habitants sur 82 communes du territoire des communautés d’agglomération du Douaisis, d’Hénin-Carvin et une partie de la communauté de communes Osartis-Marquion, a fait construire un nouveau centre de tri baptisé TVME (tri valorisation matière et énergie) sur la plate-forme multimodale de Delta 3. «Depuis 2007 et la création de notre syndicat, nous avons entrepris le renouvellement complet des usines de valorisation des déchets de notre territoire d’intervention. Cela s’est concrétisé sur le terrain par l’ouverture du centre de tri des emballages d’Evin-Malmaison en 2011, de la ressourcerie en 2015 et du centre de traitement des déchets», précise Martial Vandewoestyne, président du SYMEVAD. Le syndicat complétera l’ensemble de ces installations avec un centre de valorisation organique dont l’ouverture est prévue d’ici quelques mois à Vitry-en-Artois.
En dix ans, le syndicat aura investi 80 millions d’euros sur le territoire et réussi son projet de «territoire zéro déchet, zéro gaspi», poursuit-il. Ce choix ambitieux, poussé par l’évolution de la réglementation et la prise de conscience qu’il est nécessaire de mieux trier et recycler, prouve qu’il est possible «d’aller beaucoup plus loin pourvu qu’on s’en donne les moyens».

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Un investissement important

La construction du centre de traitement des déchets a été menée par le groupement TIRU (ndlr : une filiale d’EDF spécialisée dans la valorisation énergétique des déchets ménagers sous forme d’électricité et de vapeur). La construction a quant à elle été assurée par Ramery environnement et Ramery bâtiment, avec le partenariat de 200 entreprises sous-traitantes.
L’investissement global est de 53 millions d’euros, financé par le SYMEVAD avec la participation de l’ADEME à hauteur de 5 millions d’euros, au titre du caractère démonstratif de l’unité, et par le FEDER (Fonds européen de développement régional) à hauteur de 3 millions d’euros.
Un budget conséquent pour une installation unique en France qui permet de transformer les déchets ménagers en biométhane et CSR (combustibles solides de récupération). «Avec cet équipement, nous répondons aux objectifs de la loi de transition énergétique en produisant de l’énergie à partir de déchets non recyclables.» L’outil est dimensionné pour traiter 100 000 tonnes de déchets par an. Il produit 2 400 000 Nm3 de biométhane et 32 000 tonnes de CSR. «Les CSR sont un substitut à l’énergie fossile et constituent une énergie renouvelable à plus de 50% grâce à la part organique qu’ils contiennent», précise le président du SYMEVAD.

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Innovant et écoresponsable

Le centre de tri d’Hénin-Beaumont a été conçu pour traiter un maximum de déchets et limiter les dépôts en décharge. «Nous traitons actuellement 85% des entrants et améliorons sans cesse notre process afin de tendre vers le 100%.» ajoute Martial Vandewoestyne. Le TVME veut donc être un modèle d’économie circulaire à l’échelle industrielle. Les performances du centre de valorisation ne sont pas dues au hasard : celui-ci a été imaginé sur la base de plusieurs installations de méthanisation déjà en activité sur le sol français (Calais, Bourg-en-Bresse et Chagny). Le biométhane produit à Hénin-Beaumont est directement introduit sur le réseau GrDF, l’installation bat régulièrement des records d’injection sur le réseau français, preuve que les déchets valent de l’or. Avec 279 Nm³/h en pointe et un objectif annuel de production de 2 400 000 Nm³, «la quantité d’énergie produite par le TVME est 16 fois supérieure à celle consommée in situ pour le traitement des déchets», conclut le président du SYMEVAD. Le biométhane permet de faire des économies d’énergie fossile et éviter l’émission de 9 300 tonnes de CO₂ chaque année. Bilan carbone positif, impact environnemental limité, le TVME dispose également de 420 m² de panneaux photovoltaïques qui produisent de l’électricité auto-consommée.

 

Encadré 

Chiffres clés :
• 100 000 tonnes de déchets traités chaque année, dont 80 000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles et de refus de tri des emballages
• 32 000 tonnes de CSR valorisées en cimenterie par an
• 9 300 tonnes de CO₂ non émis
•  310 000 habitants du territoire concernés par la valorisation de leurs déchets ménagers
•  2 400 000 Nm³ de biométhane injectés sur le réseau par an
• 15% seulement des déchets entrants terminent à la décharge